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lundi 7 janvier 2013

Le rêve d'un Noël éternel


L’ENFANT DE DIEU QUI DOIT NAÎTRE ….


À Noël nous avons tendance à devenir tous un peu sentimentaux, nostalgiques, rêveurs, poètes. Nous cherchons à vivre pendant quelques jours dans un monde différent; nous essayons de créer autour de nous un  monde enchanté, magique, féérique, chargé de lumière, de couleurs, de décors; nous camouflons, l’instant d’un rêve, la grisaille de notre monotonie quotidienne avec des fleurs, des boules, des sapins, des  cloches, de la musique, des chants, des cadeaux; nous créons un monde plus beau où  il y a de la joie, de la fête; un monde où les gestes de la gratuité, de l’amitié, de l’amour, du don, de la tendresse semblent  devenus des attitudes normales pour tous et faire partie du paysage. On dirait que l’on veut expérimenter un monde différent de celui dans lequel nous vivons habituellement ; on veut réaliser pour un moment un rêve, une utopie, un désir; donner consistance à un soupir intérieur, à une aspiration toujours inassouvie et  pourtant  toujours présente dans notre cœur: la création d’un paradis perdu, un monde où tous sont heureux et duquel a disparu la haine, la rivalité, la méchanceté, la pauvreté, la solitude et la souffrance. Un monde restauré dans une bonté intégrale, dans lequel les hommes ont retrouvé leur innocence, leur pureté, leur bonté; dans lequel ils  peuvent, pour un moment, entrevoir leur vrai visage et sentir comme est magnifique leur humanité lorsqu’elle se laisse conduire par un cœur d’enfant.

 On dirait qu’en ce temps de Noël tout le monde vibre à l’unisson avec les sentiments exprimés par le poète hébreux  appelé d’Isaïe lorsque il y 2600 ans il écrivait: «le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière, sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi... et tout le monde est dans l’allégresse comme on se réjouit en faisant la moisson, comme on exulte en partageant les richesses des vaincus … car un enfant est né en nous ….».

Ce qui signifie que nous portons en nous depuis la nuit des temps cette aspiration vers un monde nouveau; que nous sommes depuis toujours habités par le désir de nous améliorer, de nous transformer en des êtres de bonté, de lumière, en dissipant en nous les zones d’ombre, en nous libérant du mal qui nous défigure, en récupérant le meilleur qui est en nous et qui est toujours là, caché au cœur de notre être et qui ne demande qu’à naître, qu’à se manifester, qu’à se développer pour instaurer un éternel Noël dans notre monde.

 Les textes bibliques que nous lisons en cette période de Noël nous annoncent que ce monde nouveau, auquel nous aspirons et pour la construction duquel nous existons et pour l’avènement duquel nous avons reçu de Dieu notre humanité, est strictement dépendant de la naissance de l’Enfant. Les textes sacrés présentent cet Enfant duquel dépend le salut de notre monde comme un fils de l’homme qui est en même temps un Fils de Dieu, venu s’insérer au cœur de notre humanité. 

Ce fils de Dieu que notre foi chrétienne voit avant tout incarné dans l’enfant de Marie de Nazareth, est le symbole, l’image, le prototype, la manifestation  de ce chaque humain, de ce que chacun de nous est, en vérité, aux yeux de Dieu, lorsque, nous débarrassant du mal qui nous pervertit, nous réussissons à retrouver quelque chose de notre perfection originale, de notre vraie nature, c’est-à-dire lorsque nous réussissons à retrouver l’enfant de Dieu  que nous sommes  au plus profond de nous-mêmes.

Le mystère de la fête de Noël constitue en réalité pour nous, les chrétiens, une révélation  existentielle inouïe. La magie qu’il crée, l’émerveillement et l’enchantement qu’il suscite, l’amour, la générosité, la joie et la paix qu’il fait naître dans le cœur des hommes, tout cela sont des indices, des signes, des avant-goûts qui font pressentir que quelque chose de meilleur est possible pour notre humanité; ce sont  des pistes qui nous indiquent que dans ce monde sont à l’œuvre des forces bénéfiques extraordinaires dont le but est de transformer notre réalité humaine malade, désaxée, défaillante, égarée  en quelque chose de plus sain, équilibré, fiable, aimable et de plus plaisant pour tous.

            Et tous les récits qui se sont formés autour de l’Enfant de Bethléem et que nous trouvons regroupés dans les évangiles décrivent le monde nouveau, rénové, extraordinaire, miraculeux qui pourrait exister sur notre terre, si tous les humains laissaient naître et transparaître l’enfant de Dieu qu’ils sont fondamentalement en eux-mêmes et qui constitue la vérité la plus profonde de leur humanité. C’est un monde merveilleux qui surgirait alors et qui ressemble étonnamment au monde magique de nos Noëls. C’est un monde où les anges apparaissent, parlent, chantent, où les étoiles indiquent la route aux humains, ou les bébés descendent du ciel pour entrer dans le ventre de leurs mamans; où Dieu se transforme en colombe pour communiquer avec les hommes; où les aveugles sont capables de voir, les paralysés de marcher, les muets de parler et les sourds d’entendre; où les enfants malades sont rendus pétillants de santé à leurs mères; où les morts sortent vivants de leur tombeaux; où l’homme peut commander aux vents et aux tempêtes pour les apaiser ; où il peut marcher sur les eaux profondes de la mer sans couler et où le pain peut être distribué en abondance à ceux qui ont faim, sans jamais s’épuiser.

Ces récits sensationnels que les évangiles nous proposent n’ont pas tellement pour but de nous émerveiller, mais plutôt de nous annoncer la possibilité d’une monde meilleur, la naissance d’un nouvel ordre de choses, d’une nouvelle forme de vie, d’une nouvelle société, d’un total renouvellement, d’une complète guérison, d’un  salut et d’un bonheur véritables donnés à notre humanité, grâce à la présence de cet enfant de Dieu déposée au cœur de chacun de nous. Si, comme Jésus a fait au cours de sa vie, nous laissons que l’enfant ou le fils de Dieu que nous sommes sorte au grand jours, vienne à la lumière, motive, inspire nos choix, inspire nos actions et oriente nos aspirations, il sera toujours Noël sur notre terre; il y aura toujours de l’amour dans l’air et des anges pour nous accompagner, du pain pour tous en abondance sur la table, et tout  le monde marchera droit, la tête haute, conscient de sa dignité, fier d’appartenir à la race de fils de Dieu, éclairé par son Esprit, heureux de vivre dans un monde sauvé, ennemi du mal et bâti sur l’amour, l’admiration, le respect, la simplicité, la justice et la paix.
Serons-nous des bâtisseurs de Noël sur terre?  Serons-nous à la hauteur du don que nous avons reçu? C’est la grâce que nous devrons nous souhaiter les uns les autres en ce temps de Noël.   Joyeux Noël !!!

MB 

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