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lundi 30 décembre 2019

La famille de Nazareth

Quelques réflexions d’actualité

Chaque année, cette fête me laisse quelque peu perplexe. Pourquoi ? Parce que proposer la famille de Nazareth comme un modèle pour nos familles modernes, en ces temps de fragmentation des anciennes habitudes, de perte de repères traditionnels et de chaos social, me semble quelque chose de vraiment utopique ! Comme me disait un jour cette maman : "Vous avez beau nous proposer l’exemple de la sainte famille, mais Marie avait comme enfant le Fils de Dieu !"

Une fois cette première difficulté acceptée, rien n’empêche que l’on puisse puiser dans cette fête chrétienne de la « Sainte Famille de Nazareth » quelques orientations utiles pour nos foyers d’aujourd’hui, même si nous vivons dans un contexte social et culturel totalement diffèrent et beaucoup plus difficile et compliqué que celui de cette famille qui a vécu il y deux mille ans de nous.

Une première caractéristique de la famille de Nazareth qui pourrait inspirer nos familles, me semble être celle-ci : c'est une famille qui a eu le courage de mettre Dieu au milieu d'elle. Il devrait en être de même dans nos familles de personnes croyantes. Même si nous ne pouvons pas avoir un Dieu qui gambade dans la maison, nous pouvons l'avoir plus présent dans nos décisions, dans notre travail, dans nos choix, dans nos pensées, dans les élans de notre cœur, dans nos conversations, dans nos prières, dans nos préoccupations… Nous, qui vivons aujourd’hui dans une société qui semble l’avoir désormais exclu et banni de ses intérêts et de ses préoccupations.

 Soyons honnêtes, même nous les chrétiens gardons généralement Dieu en dehors de notre famille ; nous ne sommes pas très portés à le mêler à nos affaires… et ça se voit! Alors, pourquoi ne pas jeter un coup d’œil du côté de la famille de Nazareth! Pourquoi ne pas penser que Dieu a peut-être du plaisir à vivre chez nous et avec nous... et que peut-être il souhaite avoir, lui aussi, une petite place à notre table, dans notre salon et dans notre cœur! Alors pourquoi ne pas l’inviter plus souvent ? Pourquoi, tout simplement, ne pas essayer de l'insérer davantage dans nos choix, dans notre rôle éducatif, dans nos relations, dans notre travail ?

Deuxièmement, en regardant cette famille et en lisant les minces informations sur elle fournies par les Évangiles, nous sommes frappés par le climat de Mystère qui enveloppe ses membres. Il est dit que Marie et Joseph gardaient les événements qui leur arrivaient dans leur cœur et qu’ils réfléchissaient sur le sens qu’ils pouvaient avoir dans leur vie; et que le jeune Jésus, grâce à ces parents, « grandissait en taille, en sagesse et en faveur auprès de Dieu et auprès des hommes » ( Lc 2,52).
Je les imagine échanger de longs regards interrogateurs vers cet enfant si égal aux autres et pourtant, si différent et cherchant à saisir quelque chose de son insondable mystère. Cependant, ce mystère qui était propre à Jésus, est finalement aussi celui qui accompagne et enveloppe chacun de nous et qui devrait se transformer en respect et admiration pour la singularité et la profondeur de chaque individu que nous approchons.

Malheureusement, dans nos familles, il y a souvent si peu de respect et d’attention pour ce mystère que chacun porte en lui et qui fait tout son charme et son intérêt ! Il y a souvent si peu de sensibilité et d’attention aux richesses que chacun possède et qui, bien souvent, passent inaperçues et ne sont donc jamais reconnues et appréciées.

Dans nos familles, souvent font défaut la gentillesse et la tendresse qui devraient toujours accompagner nos actions. Nos relations et nos gestes prennent souvent la coloration de la nonchalance et de la rudesse que nous réservons à un bien acquis et assuré qui ne nécessite plus aucun soin ni aucun égard.

Dans nos familles, manque presque toujours la stupeur et la fascination avec lesquelles nous devrions nous regarder les uns les autres. Et cela parce que, malgré les chromosomes et les liens du sang qui nous unissent, chacun est un individu unique, à nul autre pareil, étonnamment différent et donc pas nécessairement destiné à marcher sur la même route des autres. Il faut donc être capables de récupérer le sens du Mystère que chacun porte en soi.

Dans non familles, il faudrait aussi trouver le courage et l’envie de se parler  d’avantage. Mais non pas pour émettre des sons ou pour rompre le silence, mais pour communiquer, pour transmettre nos sentiments, pour partager nos pensées, nos convictions profondes, nos états d’âme. Dans nos familles, nous ne réussissons que rarement à communiquer vraiment en profondeurs les uns avec les autres.

On dirait que plus on est biologiquement proche, plus on ressent de la réticence ou de la pudeur à dévoiler notre intimité spirituelle. Remarquez que souvent cela est une réaction normale de légitime défense pour un mystère qui nous habite et que nous voulons protéger. Mais il faut reconnaître que souvent aussi, nous mettons tout en œuvre pour supprimer les quelques opportunités de conversation, de dialogue qui se présentent.

Autrefois, c'était le repas qui réunissait habituellement toute la famille et qui constituait une occasion favorable et privilégiée pour partager, échanger et renforcer les liens de la convivialité, de l’affection et de l’amitié. Aujourd'hui, malheureusement, dans de nombreuses familles, l'heure du déjeuner ou du dîner, se transforme souvent en une superbe séance collective devant la TV, la tablette ou le portable, pour être intelligemment en communication, non pas avec ceux qui nous sont proches, mais avec ceux qui sont loin. Ces gadgets sont devenus le substitut moderne du dialogue et une bonne excuse pour éviter de se rencontrer en profondeur. Alors se produisent des situations absurdes et incroyables ! Il arrive que dans une famille on ne se regarde plus ; on ne se remarque plus; on ne se parle plus; on ne se connaît plus et on devient de parfaits étrangers les uns pour les autres.

Oh, bien sûr, il y a toujours beaucoup de bruit dans la maison : un système de son toujours en marche; on parle de la température qu’il fait ou qu’il va faire ; on discute du match favori ; on jase au téléphone avec les copains, quand on ne se chicane ou ne crie pas...

Mais le dialogue authentique qui unit les personnes et les aide à grandir et à se développer spirituellement et humainement a disparu. Les mots qui expriment l'amour, la gentillesse, la tendresse, le souci des autres, le pardon, etc. ont disparu aussi.

Alors, ce n’est peut-être pas si inutile que ça, aujourd’hui, de profiter de cette fête pour réfléchir sur la qualité humaine et spirituelle de notre famille et de prier Dieu pour que tous ceux et celles qui la composent soient ou apprennent à devenir, à l’école de la famille de Nazareth, des éléments efficaces de croissance spirituelle et d’authentique humanité.

Bruno Mori - 29 décembre 2019

mardi 24 décembre 2019

Noël au-delà de la religion

Essai d’interprétation non religieuse du conte de Noël

En Occident nous vivons dans une société où la religion et le Dieu qu’elle propose ont été pratiquement éliminés des préoccupations et de la vie des personnes. De sorte que l’on peut affirmer, sans exagération, que la majorité des occidentaux considèrent aujourd’hui la religion comme un phénomène du passé qui n’a plus de relevance dans le présent et vivent comme si Dieu avait définitivement disparu de l’horizon de leur existence.

Le monde occidental moderne, caractérisé par les libertés individuelles, le progrès technique, les sciences et les connaissances, en éliminant Dieu et les croyances religieuses de ses intérêts, n’a pas encore été capable de combler adéquatement le vide que cette perte a laissé dans la vie de beaucoup de personnes et qui se traduit par une insatisfaction existentielle, un déficit de sens et de « spiritualité ».

Privés des repères sécuritaires et stables fournis autrefois par l’Institution religieuse, les gens expérimentent aujourd’hui une forme, plus ou moins consciente, mais réelle, d’égarement psychologique, éthique et spirituel qui cherche à se guérir à travers le mirage d’un bonheur assuré par la surconsommation et l’accumulation de biens.

Les gens de la modernité, désormais dégoûtés de l’eau stagnante et polluée que la religion leur offrait, dans leur frustration, ayant définitivement renoncé à la quête d’une « autre source » capable d’étancher leur soif de sens et de bonheur, banalisent maintenant leur existence à la surface d’un quotidien insignifiant, sans grand souci de lui conférer profondeur et qualité.

Je pense donc que la grande tâche qui nous attend, nous, les humains qui vivons dans cette époque de mort de Dieu et de divorce de la religion, est celle de chercher et de découvrir ailleurs, en dehors de la religion, une nouvelle Source de sens capable de répondre aux exigences, souvent tourmentées, de notre cœur et de notre esprit.

 Car, si le Dieu mythique des religions ne réussit plus à nous satisfaire, nous continuons quand même à avoir besoin de faire naître en nous des rêves, des espoirs, des élans, des désirs, des visions, des sentiments qui nous soutiennent le long du voyage de notre vie. Nous avons besoin de nous convaincre que nous ne sommes pas seuls et perdus dans un Univers froid et vide de sens. Nous avons besoin de nous sentir partie d’un Tout qui nous porte, nous englobe et nous accompagne et dans l’amour duquel nous vivons et un jour nous mourrons.

Nous avons besoin de sentir naître en nous la certitude de la présence d’un Mystère qui, certes, nous dépasse, mais dans lequel nous nous trouvons et qui nous veut et nous aime malgré tout et malgré nous. Et si par chance ou par une sorte de miracle cette naissance arrive à se produire dans notre vie, alors, en ce moment, nous aurons découvert la « Source» et fait la rencontre de « notre » véritable Dieu.

Mais ce ne sera pas le Dieu des religions, mais, plus probablement, le Dieu de Jésus de Nazareth. À ce moment, la venue de Dieu deviendra un événement réel et bouleversant dans notre existence, ainsi qu’elle semble annoncée et illustrée poétiquement par le conte chrétien de Noël.

Si, au cours des siècles, la transmission de l’histoire de Noël a réussi à toucher l’imagination et les sentiments d’innombrables générations de croyants et à remplir leur cœur d’espoir, de joie et de paix, cela signifie qu’elle réussissait à leur communiquer quelque chose de très « bon » pour leur vie.

Or, la sensation de ce qui est « bon » n’est jamais une perception absolue et universelle, mais toujours une perception relative, qui peut varier considérablement d’une personne à une autre et aussi dépendamment des époques, des races, des cultures, des traditions et des lieux. Ainsi, ce qui était bon, apetissant, attirant, valable dans la cuisine ou dans la conduite des humains du néolithique ou du Moyen-âge, risque de ne pas l’être du tout dans la cuisine, dans les actions et les perceptions des gens de notre époque. Ce qui est « bon », normal et recevable pour les pygmées du Cameroun, ne l‘est probablement pas pour les habitants de la Norvège.

 De la même façon, ce qui, dans le conte de Noël, a été « bon » pour les chrétiens ingénus et ignorants d’autrefois, ne correspond sans doute plus à ce qui est « bon » pour moi maintenant, moi, un occidental moderne, façonné par l’époque des sciences et des connaissances et possédant donc une culture et une mentalité à nulle autre pareille dans le passé.

J’ai maintenant ma façon à moi d’aller chercher dans le mythe chrétien de la naissance de l’Enfant-Dieu dans notre monde, ce qui me touche, ce qui me convient, ce qui me parle, ce qui m’émerveille, ce qui me fait découvrir la « bonne » nouvelle cachée qu’il veut finalement annoncer aux humains et qui va m’aider à mieux situer la place du Mystère et l’action de son Amour dans ma vie.
Comme les anciens chrétiens ont interprété à leur manière le conte de Noël pour qu’il leur fasse du bien, moi aussi,  je peux et je veux aujourd’hui l’interpréter à ma guise, en me servant et en profitant de tous les acquis de ma culture, de ma mentalité, de mes sentiments, pour que ce conte soit « bon » et fasse du « bien » à moi aussi, chrétien du XXIe siècle.

Car, finalement, les mythes, les légendes, les contes anciens ont une valeur universelle et perpétuelle qui est souvent le produit de sensations-archétypales enfouies dans les cavernes de l’inconscient collectif de l’humanité et l’expression d’une sagesse et d’une spiritualité naturelles. De sorte que, du puits de leur sagesse et de leurs intuitions ancestrales, les hommes de chaque culture et de chaque époque peuvent puiser à la mesure de leur soif, de leurs besoins, de l’orientation de leurs intérêts et de leurs aspirations; à la mesure de la configuration de leur vision du monde, de leur culture et de leur sensibilité spirituelle.

C’est pour cette raison que, moi aussi, fils du troisième millénaire, j’aime interpréter à ma façon le récit chrétien de Noël, afin de pouvoir y extraire ce qui me paraît « bon » pour moi. J’aime donc le considérer comme une belle fable qui illustre, avec des images extrêmement tendres et poétiques, l’action de l’« Énergie Amoureuse de Fond » ou du « Mystère Ultime » (que les religions ont appelé « Dieu ») dans notre monde, présentée comme une « révélation» , une « matérialisation » et une « incarnation » de sa présence dans ce qui existe de plus grand et, en même temps, de plus petit, de plus fragile, de plus précieux et de plus beau dans la matière de notre monde.

J’aime donc interpréter le conte de Noël comme un récit poétique et symbolique de l’incarnation cosmique de la Force ou de l’Esprit de Dieu dans les profondeurs de cette matière capable de se transformer en manifestation de Dieu et en « enfant » de Dieu. Cette « incarnation » cosmique du Mystère Originel dans la « sainte matière », comme l’appelait Teilhard de Chardin, est pour moi un « miracle » beaucoup plus probable, plus acceptable et plus crédible que la littéralité naïve et absurde du récit évangélique de la Nativité.

Après tout, mon interprétation a pour elle le support de la physique quantique et est tout à fait en harmonie avec les suppositions, les intuitions et les conclusions plus récentes de l’astrophysique moderne, où des scientifiques de renom postulent très sérieusement la présence en ce Cosmos d’une « Inspiration » (et donc d'un « Esprit » et donc d’un « Compositeur » de génie) nécessaire pour expliquer la musique et les extraordinaires mélodies jouées par l’orchestre symphonique de l’Univers.
Alors, laissez-moi regarder à ma façon les personnages principaux de cette tendre histoire.

Voilà alors que dans le conte de Noël, la « Vierge » Marie, la Mère-Miracle, fécondée par l’Esprit de Dieu et qui donne naissance à la manifestation matérielle, corporelle et surtout humaine de Celui-ci, se transforme pour moi en un magnifique symbole de ce Cosmos intact, de cet Utérus Originaire, de cette Terre-Mère, de cette Nature placenta et berceau de tout être et de toute vie, belle comme une épouse parée pour son époux; de cette « Sainte Matière » animée et remuée dans ses profondeurs par les vibrations d’un Mystère d’attraction et de fusion qui me dépasse.

Marie devient ainsi pour moi la figure la plus emblématique de cette fécondation cosmique par laquelle le Mystère Ultime se « matérialise », « s’incarne » et agit dans notre Monde et, par-là, il se révèle aux yeux fascinés de notre sensibilité spirituelle et il s’offre à notre émerveillement, à notre attention et aux élans de notre amour.

Joseph, l’homme juste du conte de Noël, qui assiste surpris, incrédule, affolé et préoccupé au miracle de cette prodigieuse fécondation, et à l’attention tendre et amoureuse duquel sont confiés la garde, le soin, le respect, la vénération d’une telle Mère, est également pour moi un frappante image de chaque humain sur terre et de l’attitude que chacun de nous devrait adopter face à ce Monde, à cette Planète, à cette Nature, devenus les lieux non seulement de l’action, de la manifestation et de l’incarnation du Mystère Ultime, mais aussi le berceau dans lequel tout enfant de la Terre est placé afin qu’il développe toutes les facettes de son amour et toute la profondeur de son humanité.

Jésus, l’enfant sorti du sein de Marie et confié, avec sa fragilité et son immense valeur, à la pauvreté d’une crèche, est pour moi l’icône la plus expressive de ce que chacun de nous est, ou peut devenir, en ce monde, s’il est capable de prendre conscience et d’interagir avec les Forces amoureuses qui l’habitent. Ce sont, en effet, les mêmes Forces par lesquelles le Mystère Ultime a fécondé l’Univers et qui se sont déversées et « incarnées » d’une façon spécialement intense dans le cœur de l’homme, en faisant de lui le réceptacle et le relai de la forme « divine » de l’amour dans notre monde.

Finalement, le conte du Noël chrétien se transforme dans une mise en scène géniale, touchante, pleine d’intuitions surprenantes et incroyablement modernes. C’est une fable exquise qui illustre l’action puissante des Mystérieuses Énergies qui gisent au cœur de la Réalité et qui semblent se manifester comme un projet génial ou « divin » d’unité, de relations, d’interactions, de communion et d’amour que nous, les humains, devons mettre continuellement en œuvre pour que l’Univers puisse accomplir et compléter plus aisément la marche évolutive vers sa fusion (amoureuse) avec le Tout.

Je crois que mon Noël, s’il n’est plus très religieux (dans le sens traditionnel du terme), est cependant très chrétien. Mais, non plus chrétien à la façon de l’Église, mais à la façon du Jésus des évangiles.

Au cours de sa vie publique, Jésus de Nazareth, a réussi à accomplir deux exploits remarquables: d’un côté, il a été capable de se présenter au monde comme l’homme exclusivement conduit et animé par l’esprit et les forces de l’amour qu’il disait trouver en Dieu; et, de l’autre, à présenter « son » Dieu comme la présence d’une Énergie amoureuse d’une qualité unique au cœur de chaque humain.

N’est-ce pas tout cela la naissance d’une nouvelle manière de concevoir la présence et l’incarnation de Dieu dans notre monde?

Pourquoi alors la découverte des Énergies mystérieuses porteuses d’un Esprit qui naît au cœur de la matière, en la rendant « sainte », ne serait-elle pas célébrée universellement par une grande fête remplie de lumières, d’allégresse et de chants de joie, comme la célébration moderne d’un nouveau Noël?
Pourquoi cette naissance, ne constituerait-elle pas, pour nous les modernes, une façon de donner un nouveau sens à Noël, ainsi que des raisons plus vraies et plus stimulantes de le fêter et qui suscitent d’authentiques sentiments d’émerveillement, d’exaltation et de joie?

 Bruno Mori

lundi 9 décembre 2019

Desiderio dell'uomo e promessa di Dio



(Seconda Domenica d’Avvento A)


C'è una certa agitazione al centro della pagina di Vangelo di questa seconda domenica di Avvento.  È l'agitazione della folla  che corre nel deserto "da Gerusalemme, da tutta la Giudea e dalla zona adiacente il Giordano". Tutti corrono nel deserto: ma per vedere che cosa?Nel deserto della Giudea è apparso  Giovanni, un predicatore che battezza e annuncia la venuta del Regno di Dio.  Il Vangelo  descrive Giovanni  come una  persona "selvaggia", che porta "un vestito di peli di cammello e una cintura di pelle attorno ai fianchi" e che si nutre "di locuste e miele selvatico". Persona decisamente insolita, originale  e solitaria; non è  un predicatore come gli altri. Ma come può avvenire che a causa di questo strano uomo molta gente decida di lasciare la propria casa e di correre nel deserto per ascoltarlo ?

C'è un'attesa che spinge questa folla nel deserto; c'è un desiderio che sta a cuore a  questa gente. Essi accorrono da ogni parte perché hanno intravvisto in quello strano profeta la "voce che grida nel deserto",  cioè uno la cui  parola dà finalmente voce ai loro desideri, che si fa l’interprete delle loro aspirazioni e dei loro bisogni più vitali. Vivono tempi duri, tempi di violenza, di ingiustizia, di soppruso, di sopraffazione, di  povertà. La gente è sempre pronta  a correre dietro a coloro che annunciano la venuta di tempi nuovi, di giorni migliori ;va là dove spera udire un messaggio liberatore e forse la ricetta che li aiuterà a  uscire fuori  dalla loro condizione di miseria. È sempre così, da che mondo è mondo: quando ci si trova in cattive acque, quando si vivono  momenti di prova, situazioni difficili, si cerca un messaggio di speranza ; si è pronti a seguire chiunque ci propone dei rimedi ai nostri mali.

Come la gente ai tempi del Battista, anche noi oggi proviamo inquietudine e insoddisfazione.  Anche noi, come gli abitanti della Giudea e di Gerusalemme, abbiamo bisogno di trovare qualcuno che ci aiuti a trovare la pace e a  realizzare i nostri desideri: desideri di affetto, di calore, di amicizia;  desideri di serenità, di tranquillità, di pace; ma soprattutto il desiderio di una vita che sia davvero buona, all’insegna del dono e dell’attenzione agli altri, dell’amore dato e ricevuto, del perdono,  della benevolenza e della generosità.

Ma  da chi  andare, come fare  per realizzare i desideri del nostro cuore?  È ancora Giovanni che ci indica la strada che dobbiamo percorrere per incontrare Colui che può riempire il nostro cuore ed accendere in noi il fuoco che infiammerà  la nostra esistenza : "Io vi battezzo con l’ acqua ; ma colui che viene dopo di me è più potente di me... Lui vi battezzerà, vi immergerà  nel fuoco  dello  Spirito ". Giovanni ci indica e ci conduce da Ges , cioè da colui che è può davvero dare  compimento,  al di la`di ogni nostra attesa, alle  aspirazioni più profonde del nostro cuore. È lui, Gesù, il nostro Maestro ed il nostro Signore. È lui, il Volto di Dio in mezzo a noi, la via che conduce alla felicità vera ; è  lui colui che possiede la verità che ci libera dagli errori; è  lui colui che possiede il segreto di una vita piena di senso.


Così il vangelo  di oggi, attraverso la figura carismatica di Giovanni  Battista, ci rimanda a Gesù, l’uomo  nel quale si sono espressi ed incarnati tutti i desideri di Dio. L’Avvento è il tempo che ci è dato  per lasciarci invadere e trasformare dallo Spirito di Gesù, che è lo Spirito stesso di Dio.  Se lasciamo agire in noi lo Spirito di Gesù, egli brucierà le scorie delle nostre  debolezze morali e dei nostri egoismi umani e farà  di noi delle creature nuove, delle  persone trasformate, animate da un cuore nuovo,  capaci d’amare alla maniera di Dio. Allora ci accorgeremo che nello Spirito di Gesù tutti  i nostri desideri più  profondi sono  esauditi;   e  sperimentaremo  finalmente  la pace  del cuore di cui abbiamo tanto bisogno per trascorrere la nostra esistenza nella gioia, nella pace e nella serenità.


BM


LA SALVEZZA È OGGI PIÙ VICINA



( 1 dom. Avvento A, Matt.24, 37-44)


            Entriamo oggi nel periodo dell’Avvento. « Avvento » significa  « venuta, arrivo ». è il tempo in cui dobbiamo far arrivare in noi Qualcuno, qualche cosa... Ma non è già arrivato ? No! Non è mai arrivato  abbastanza Dio, Gesù, nella nostra vita… non occupa mai abbastanza  spazio… C’è sempre tanto posto nella nostra esistenza per un sacco di cose che non contano, che sono inutili, che ci imbarazzano, che ci appesantiscono, che ci proccupano o alle quali diamo troppa importanza  e che si impediscono di attaccarci a lui e di impegnarci veramente a vivere la nostra vita secondo la sua Parola, il suo insegnamento, il suo spirito...

            Far venire in noi il suo Regno….! È  il nostro dovere  di cristiani e di discepoli di Gesù. Ma ci pensiamo veramente travolti come siamo dalle tante cose da fare e dalle preoccupazioni della vita ?

            E intanto la nostra vita passa, con i suoi desideri e le sue delusioni, le sue scoperte, le sue paure e le sue ironie, i suoi entusiasmi e i suoi fallimenti. Passa e fatichiamo a tenerla ferma in un punto, un punto qualsiasi, attorno a cui far girare tutto il resto.

Ecco perchè ogni tanto abbiamo bisogno di fermarci, almeno qualche minuto, di guardare dove stiamo andando, di trovare un filo a cui appendere, come dei panni, tutte le nostre vicende. E l’Avvento ci offre questa opportunità. Sono quattro settimane che ci preparano al Natale, un'arca di salvezza che ci viene data per ritagliarci uno spazio di consapevolezza. Un mese per preparare una culla per Dio, fosse anche in una stalla.

            Sono poche quattro settimane che ritornano ogni anno, ma che dobbiamo usare e sfruttare ancora e ancora. Perché possiamo celebrare cento natali, senza che mai una volta sola Dio nasca nei nostri cuori.
           
Il brano del Vangelo odierno non è facile da capire e rischia di essere letto in chiave grottesca. Gesù cita gli eventi simbolici di Noè, dice che intorno a lui c'era un sacco di brava gente che venne travolta dal diluvio senza neppure accorgersene. Perciò ci invita a vegliare, a stare desti, proprio come fa Paolo scrivendo ai Romani. E Gesù avverte: uno è preso, l'altro lasciato. Uno incontra Dio, l'altro no.
Uno è riempito, l'altro non si fa trovare. Dio è discreto, modesto, quasi timido, non impone la sua presenza; la sua venuta è come la brezza della sera. A noi è chiesto di spalancare il cuore, di aprire gli occhi, di lasciare emergere il desiderio. Come? Non lo so, amici. Io cerco di farlo ritagliandomi uno spazio quotidiano, una pausa  quotidiana di silenzio  per la riflessione, la meditazione, la preghiera. Alcuni tra voi portranno proporsi una maggiore fedeltà all’Eucarestia domenicale. Altri potranno tagliare nelle spese  natalizie, spesso inutili e superflue,  per dare qualcosa di più a chi è povero e nel bisogno. Altri potranno sforzarsi controllare la loro impulsività, la loro aggressività ed i loro nervi, per cercare di trattare con più affabilità e dolcezza  le persone che vivono accanto a loro; rinforzare l’attitudine dell’ascolto, dell’ttenzione, della gentillezza, della sensibilità,  della bontà.

            Se vissuti bene, aiutano anche i simboli del Natale cristiano: preparare un presepe, addobbare un albero, fare piccoli gesti teneri che però contengono tanto amore. Facciamo qualcosa per vedere se lo Spirito di Gesù è presente in noi, e nato in noi; per non lasciarci travolgere dal diluvio di parole, di cose, di distrazioni, di preoccuazioni  materiali, dei regali, degli inviti e del veglione natalizio chenrisciano di occupare gran parte del nostro spirito ed il notro tempo, facendoci perdere di vista gli atteggiamenti ed i valori che danno veramente senso e pienezza alla nostra vita.

            Noi cristiani dobbiamo capire che prepararsi al Natale e vivere lo spirito del Natale  è sopratutto cercare di far nascere in noi  lo Spirito di Gesù che non è  altro che lo Spirito che anima la vita stessa di Dio: e che questo spirito consiste nel dono di sè  nell’abnegazione, solidarietà, affetto, compassione, sensibilità, dolcezza, premura, attenzione, rispetto, perdono,  tolleranza,  amore verso  tutti... 

L’Avvento è dunque questo tempo propizio che ci è proposto per decorare, non tanto la nostra casa, ma il nostro cuore con  tanto amore. Quindi: viva i regali, viva la festa, purchè prima abbiamo fatto tutto quello che è possiblile perchè anche i piu bisignosi possano sentirla e viverla. Perchè il Natale per chi è povero; per chi è nel bisogno;, per chi ha subito un abbandono, una separazione,  un trauma, un lutto; per chi è solo o ammalato, il Natale  può trasformarsi in una festa triste e insostenibile.

             Svegliamoci dunque dalla nostra pigrizia e dalla notra indolenza (2e lettura); mettiamoci all’opera, perchè la presenza di Gesù in noi, che ricordiamo in ogni Eucarestia domenicale, ci liberi dai nostri egoismi e la sua salvezza diventi più accessibile a coloro che incontriamo sul nostro cammino. È ciò che chiederemo al Signore in questa Eucarestia.


Bruno Mori