Rechercher dans ce blog

lundi 26 septembre 2016

L'ARGENT QUI NOUS PERD... ET L'ARGENT QUI NOUS SAUVE...


(Luc 16,1-13) 

Nous vivons dans une société qui a été forgée par le libéralisme économique et qui vit et opère selon le principe d’un système capitaliste des plus sauvages. Dans ce système le capital, le profit, l’argent, l’accumulation privée des richesses, la croissance économique sont devenues les valeurs de base, pour ne pas dire les seules valeurs, qui dirigent les politiques de nos gouvernants et l’action des citoyens en général. La hantise du profit et de l’argent est désormais la frontière qui divise le monde en deux parties: ceux qui en ont trop et ce qui n'en ont pas assez, riches et pauvres, exploiteurs et exploités. L’obsession et l'angoisse de l’argent est la maladie ou plutôt le cancer qui ronge de l’intérieur la santé de notre planète, qui met en danger la survie de notre humanité et qui, certainement, empêche que notre monde soit une seule et grande famille où tous peuvent s’asseoir à la table d’une vie décente et honorable.
Voilà alors un texte plutôt déroutant que cette parabole de Jésus où un patron d’entreprise fait l’éloge de la malhonnêteté de son gérant. Ce n’est pas la mauvaise gestion de cet intendant qui est en cause dans la parabole. Ce qui est mis en lumière c’est l’habileté du gérant à assurer son futur et à «se faire des amis» avec l'argent qu'il administre. Et Jésus de remarquer que les gens du monde semblent plus ingénieux pour assurer leur sécurité et leur bien être matériel que les disciples pour assurer la qualité humaine et spirituelle de leur existence. Les «fils du monde » sont souvent plus habiles que « les fils de la lumière».
De nos jours les exemples de cette habilité à faire de l’argent par tous les moyens ne manquent pas. Ce sont les énergies et les politiques mises en œuvre pour se procurer pouvoir et richesse en exploitant d’une façon insensée et irresponsable les ressources naturelles de la planète, en détruisant les écosystèmes nécessaires au développement et à la conservation de la vie; en polluant les éléments indispensables à notre existence (air, eau, sol, forêts, etc.). Ce sont les milliards engloutis dans la drogue, la vente d’armes et dont l’argent sale est blanchi dans les banques des pays riches et des abris fiscaux. Ce sont les millions de dollars de l'aide internationale aux pays pauvres d'Afrique détournés au profit de dirigeants et de présidents véreux. Même ici au Québec, il suffit de penser aux cas de discrimination, d'intimidation, de collusion, de corruption et aux liens avec le crime organisé au sein de l'industrie de la construction qui, dans première décennie du XXIe siècle, ont abouti à la commission d’enquête dite «Charbonneau» ...
Et au niveau individuel que d’énergies et de sommes dépensées dans les jeux de hasard : loto, cartes diverses à gratter, sans parler des jeux stupides à la télé ou autres ! Que d’énergies et d’astuces mises en œuvre pour éviter de payer ses impôts ! La fraude fiscale annuelle, au Canada, atteint des centaines de millions de dollars qui sont soustraits à l'administration publique qui en a besoin pour construire et financer écoles, hôpitaux, et autres infrastructures nécessaire au bien-être des citoyens etc. Que d’énergies, de temps et d’argent employés à se procurer toutes sortes de gadgets et d'articles de luxe inutiles, dans le seul but d'être à la mode, de flatter sa vanité, de paraître, d'épater et de se sentir supérieurs!
Pour Jésus les «amis» que l'argent doit acheter sont les petits, les pauvres qui ont faim et soif, les exclus, les laissés pour compte, les exploités, les persécutés… ce sont eux qui sont «bienheureux » et donc les vrais riches, car ils possèdent toutes les conditions (de liberté, d’ouverture et de disponibilité) pour entrer dans son Royaume. Ce sont eux qui seront les premiers dans le Royaume et «qui nous recevront dans les demeures éternelles». Jésus enseigne que les riches se sauveront seulement s’ils deviennent les amis des pauvres, c'est-à-dire, si une solidarité profonde et un juste partage est établi et mis en œuvre. Mais si les riches se renferment aveuglement dans leur richesse et ne voient pas les pauvres et ne se préoccupent pas des ceux qui frappent à la porte de leur opulence, ils seront perdus à tout jamais. Sur ce point Jésus est drastique : « Jamais un riche (qui reste tel) entrera dans le Royaume de Dieu. Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu », avertit Jésus.
Jésus n’a rien contre l’argent. Mais il en veut à l’argent «injuste». Et pour lui l’argent est «injuste» pour deux raisons. Premièrement, parce que les grandes richesses personnelles sont rarement le résultat d'actions «justes» et honnêtes, mais presque toujours le produit d’insensibilité humaine, de calculs ignobles et de procédés féroces d’exploitation, d’oppression, de déprédation et de violence inférés autant à la Planète qu'aux plus vulnérables et aux plus démunis de ce monde.
Deuxièmement, pour Jésus l'argent est «injuste» lorsqu'il est accumulé uniquement pour satisfaire la cupidité et la soif de prestige et de pouvoir de celui qui le détient, ainsi que son angoisse de sécurité. L’argent est «injuste» lorsqu'il n’est pas utilisé pour se faire des «amis», c’est-a-dire, lorsqu'il n’est pas dépensé pour redresser des situations aberrantes de pauvreté, d’injustice et d’inégalité, dans un souci de partage, de fraternité et donc d’amour envers les frères humains. Jésus veut nous dire ici que nous devons imiter l’esprit d’initiative et la débrouillardise de l’intendant malhonnête de la parabole, mais non pas pour accumuler toujours plus d’argent pour ceux qui sont déjà repus, mais dans le but de le ramasser pour ceux et celles qui n’ont rien, qui sont dans le besoin et qui en ont besoin pour vivre et souvent pour survivre.
Le Maître de Nazareth invite donc ses disciples à être des «fils de lumière» aussi habiles que les «fils de ce monde». Nous pouvons nous réjouir en pensant que, malgré tout, dans notre monde malade, sont heureusement nombreux ces «fils de lumière» qui luttent contre les ténèbres de l'ignorance, de l'inégalité, de la pauvreté et de la souffrance humaine pour qu’advienne un monde plus lumineux, plus transparent, plus juste et plus humain. Et nous pensons à ces philanthropes comme Melinda Gates, Angelina Jolie et Brad Pitt... et à tous ces organismes et associations humanitaires ou caritatives comme Développement et Paix, Médecins sans Frontière, Oxfam, la Croix Rouge, Amnesty International, Green Peace, la Société de St Vincent de Paul... dont les membres se donnent corps et âme pour qu'advienne un monde meilleur.
 Mais nous aussi, qui sommes et qui nous sentons disciples de Jésus, nous voulons être ces fils de lumière engagés dans la construction d'un monde nouveau. Cependant, dans notre petit quotidien que pouvons-nous faire ? En tant qu'individus, obligés à vivre notre petite vie dans notre petit milieu, nous nous sentons d'une impuissance totale face aux grands problèmes qui affligent l'humanité. Alors on est tenté d'adopter une attitude fataliste et de croiser les bras. Mais en tant que disciples du Nazaréen, nous sentons que nous ne pouvons pas faire cela. Jésus nous dit, en effet, qu' « à celui qui a, il sera donné; mais qu'à celui qui n’a pas, il lui sera retiré même ce qu’il croit avoir» (Lc. 8,17). Ce qui signifie que c'est par le peu que l'on produit de l'abondance; que c'est la multiplication incessante des petites gouttes d'eau qui remplissent l'océan, que c'est par l'accumulation et la multiplication des petits gestes de solidarité et d'amour semés dans le terreau de notre quotidien, que l'on fait germer un monde plus beau.
 Si de grandes choses ou de grandes actions ne sont pas à notre portée, les petits gestes donc le sont; et cela peut faire toute la différence entre un monde humain ou un monde inhumain; entre un monde qui est un enfer de violence et d’égoïsme et un monde qui est un paradis de paix, de fraternité et d'amour. Les petits gestes d'amour que nous pouvons poser à travers le frêle tissu de notre quotidien sont infinis. Quelques suggestions: s’entraider entre voisins d’un déménagement; garder le petit enfant de la voisine qui doit s’absenter; voir si une personne âgée proche de chez nous a besoin d’une visite, d’un peu de compagnie, d’un service; ouverture au bénévolat dans les organismes et les activités communautaires du quartier; une plus grande disponibilité à participer aux initiatives et aux activités de la communauté chrétienne d’appartenance; une plus grande générosité à soutenir économiquement les infrastructures de la paroisse; la prise en charge des familles pauvres ou des immigrés qui ont souvent besoin autant de chaleur humaine, d’amitié, de conseils, d’information, que d’aide matérielle; distribuer plus de gentillesse, de sourires autour de nous; faire attention au bien commun comme s'il nous appartenait; respecter et prendre soin de la nature et du milieu naturel qui nous entoure; nous considérer partie intégrante de ce merveilleux Univers qui nous a façonnés et donc nous sentir responsables de la bonne santé de cette planète de laquelle dépend notre existence...
Le chrétien, disciple de Jésus, grâce à l’influence de son Maître, est quelqu’un qui a su guérir du cancer causé par l’obsession de l’argent. Travaillé et transformé par l’esprit de Jésus, il est devenu un individu qui place ailleurs ses richesses et ses valeurs et qui a accepté de devenir «pauvre», c’est à dire une personne disposée à renoncer à cette forme d’accumulation d’argent qui est source d’injustice et qui rend impossible le partage et la fraternité dans le monde.
A la fin de la parabole, l’argent est qualifié non seulement d’«injuste», c’est-à- dire comme quelque chose qui produit de l’injustice, mais il est aussi décrit comme quelque chose d’«insignifiant», de presque rien, d’«étranger» au disciple, qui est intéressé et absorbé par la conquête d’autres valeurs et d’autres richesses, dont la plus précieuse est la possession de l’Esprit de Jésus qui fait de lui un individu libéré, renouvelé et accompli, car ne vivant pas seulement pour produire égoïstement son propre bonheur, mais pour réaliser le bonheur des autres.

BM


"Fatevi degli amici con il denaro disonesto "



(Lc 16, 1-13)


Questo testo ci riserva una grande sorpresa: Gesù sembra approvare e lodare i truffatori! "il padrone fa l’elogio dell’amministrarore disonesto perchè si era dimostrato abile e furbo ... Ma i suoi ascoltatori capiscono molto bene il senso delle sue parole, dato che Gesù chiama quell’amministratore ''disonesto''. Se Gesù usa qui questo esempio un po 'provocatorio, è per farci riflettere su una cosa molto importante e l'ultima frase ci dice di che cosa si tratta : abbiamo una scelta da fare, ed una scelta urgente, tra Dio e il denaro. "Non potete servire Dio e il denaro ".

Gesù presenta tutta una serie di opposizioni: tra i figli di questo mondo ed i figli della luce, tra un piccolo affare ed un grande affare, tra una disonesta ricchezza ed una ricchezza autentica, fra un bene che è nostro ed un bene estraneo. Tutti questi contrasti hanno un unico scopo : quello di farci scoprire che il danaro è un inganno, una trappola e che consacrare la sua vita unicamente a "far soldi" è sbagliare strada, prendere la direzione sbagliata. È come un atto di idolatria.

 Nella frase "Non potete servire Dio e il denaro", la parola "servire" ha un senso religioso. Vi è un solo Dio, e non dobbiamo fabbricarci altri dei, che non sono che degli idoli, e gli idoli ci rendono schiavi. Dio solo libera. E il denaro può benissimo trasformarsi in un idolo, quando diventa un fine piuttosto che un mezzo. Quando si trasforma nella sola ed unica cosa che ha valore per noi. Quando si è ossessionati dai soldi, non siamo più liberi. Se siamo presi solo da questo pensiero, sono i soldi a possederci e non noi a possedere i soldi. Non siamo più padroni di noi stessi, diventiamo i loro schiavi…! Diffidate di quello che possedete per non esserne posseduti, dice un noto proverbio popolare. La domenica (pressi gli ebrei il sabato) serve appunto tra le altre cose, anche per questo: liberarci dall’affano del guadagnare, dalla preoccupazione del possedere, ritrovare, almeno una volta alla settimana, il piacere della libertà, della gratuità e della generosità, del dare invece che del possedere. ll dare ai bisognosi, il saper condividire con gli altri; il contribuire con il nostro denaro ad una buona causa come può essere per esempio il partecipare alle spese della nostra chiesa, è essere un abile amministratore dei propri beni, perchè con i soldi ci facciamo degli amici sicuri e fidati che intercederanno per noi quando compariremo davanti al Signore.

 Il denaro è ingannevole in due modi: in primo luogo, ci fa credere che ci fornirà la felicità, ma verrà un giorno, in cui dovremo lasciare tutto. Nella parole di Gesù : "Fatti degli amici con la disonesta ricchezza, in modo che il giorno in cui se ne sarà andata ...". La frase "se ne sarà andata" è un allusione alla morte. Gesù vuole farci capire che non vale la pena essere tra i più ricchi del cimitero!

In secondo luogo, il denaro ci inganna quando crediamo che ci appartiene in modo esclusivo. Gesù non ci chiede di disprezzare il denaro, ma di metterlo al servizio del Regno e degli altri. Dei beni che noi possediamo, non ne siamo i proprietari, ma solo gli amministratori. Il sovrappiù non ci appartiene più se gli altri ne hanno bisogno per vievere o per sopravvivere. Questo è il motivo per cui Gesù parla di "proprietà altrui ", perché non ci appartiene. Ed è per questo che Egli fra le condizioni che enumera per seguirlo, include anche la capacità del discepolo di separarsi dai propri averi : "Chiunque di voi non rinuncia a tutte le sue sostanze non può essere mio discepolo" (Lc.14,33). E vero che non tiriamo un gran vantagggio ad essere il più ricco del "cimitero", può essere però una buona cosa per noi essere ricchi, se ne facciamo approfittare gli altri.

Nella frase "essere fedele nella disonesta richezza", la parola "fedele" è molto importante: esere fedele significa aver fede, cioè aver fiducia. Il denaro, i beni materiali ci sono stati affidati, ne siamo gli amministratori, i responsabili e noi dobbiano aver fiducia in Dio, contare su di lui e non esclusivamente sui soldi per la riuscita della nostra esistenza. Quando usiamo i notri soldi per sovvenire ai bisogni di chi a meno di noi, allora li trasformiamo in felicità e benessere per noi e per coloro che ci circondano. Ed in questo modo facciamo anche piacere a Dio il quale si identifica con i miseri ed i poveri.

Nell’amministratore della parabola, non è la sua disonestà che Gesù ammira, ma la perspicacia e destrezza a trovare soluzioni intelligenti per garantire il futuro ed il benessere di tutti... E vero che spesso la brama e l’ansia di far soldi aguzzano il nostro cervello e ci rendeno intraprendenti. Gesù vuole che mettiamo lo stesso ardore per la pace, la giustizia, il bene da fare agli altri…

Il giorno in cui saremo capaci di dedicare alla pace, alla giustizia, al bene comune, alla nostra chiesa altrettanti sforzi e sacrifici che consacriamo a gonfiare il nostro portafoglio, quel giorno sarà l’inizio di un mondo migliore…e di una vera saggezza.



BM