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lundi 7 juin 2021

UN REPAS, UNE COMMUNION, UNE PRÉSENCE

    Commençons par une question :  pourquoi le geste du repas commun et fraternel appelé agapè ou eucharistie, depuis plus de vingt siècles, et jusqu'à aujourd'hui, a-t-il été fidèlement répété par les chrétiens de tous les temps et de tous les lieux, au point de devenir le rite le plus typique et le plus important de leur pratique religieuse ?

            La réponse est que les disciples, à l'école de leur Maître et suivant son exemple, ont compris qu'un repas pris ensemble, autour d'une table fraternelle, contient une charge symbolique exceptionnelle et que ce geste ordinaire se prête donc, plus et mieux qu'aucun autre, à exprimer, de manière simple mais suggestive, les valeurs et le contenu les plus fondamentaux de son message.

            De fait, une table dressée est synonyme de famille, d'affection, de fraternité, d'amitié, de communion, de complicité. Un bon repas de fête constitue une opportunité unique pour communiquer, pour dialoguer et pour partager. Le fait d’être assis à la même table avec d'autres convives nous oblige à sortir de notre isolement et de notre solitude. La joyeuse présence d’autres invités à nos côtés nous oblige à aller chercher le meilleur qui est en nous, à activer notre capacité d’écoute, à montrer de l’attention, de l’intérêt, à regarder l’autre dans les jeux et aussi, s’il nous en ouvre la porte, à entrer, ne serait-ce que pendant quelques instants, dans les secrets de sa vie.

Autour d’une table festive, nous ne mangeons pas seulement de la nourriture, mais parfois nous sommes également autorisés à goûter à la partie la meilleure et la plus secrète de la personne assise à nos côtés. Le repas est le lieu propice non seulement pour les potins, mais aussi pour les confidences, pour les aveux, pour les excuses, pour les regrets, pour les repentirs, pour les rapprochements, pour les réconciliations. Une bonne table est le lieu où des relations se tissent, des amitiés se forment, des amours naissent.

            Un banquet festif est souvent organisé et préparé aussi pour commémorer un événement, pour fêter une personne qui nous est chère. Ainsi, pendant le repas, nous commémorons, nous nous souvenons, nous parlons d’elle et des événements qui l’ont concernée, pour exprimer à quel point cette personnes a été importante pour nous aussi et à quel point elle nous a touchés, influencés et transformé notre vie.

Prenons, par exemple, un banquet pour un anniversaire de noces d’or. Quel plaisir pour les enfants, devenus désormais des adultes, de retracer les grandes étapes de la vie de leurs parents ; de rappeler les traits typiques de leur caractère, des anecdotes amusantes, certaines attitudes ou comportements de papa ou de la maman qui les ont touchés et marqués !

Un repas de fête est donc souvent un temps spécial au cours duquel nous nous souvenons avec affection et tendresse de personnes qui ont été importantes pour nous et où nous revivons des événements qui nous ont marqués et nous ont aidé à mieux affronter notre existence.

            C'est pourquoi avant de mourir, Jésus, a recommandé à ses disciples le geste du repas fraternel comme étant la manière la plus facile et la plus apte pour se souvenir de lui, pour replonger dans son Esprit et pour exprimer et vivre ensemble les contenus les plus fondamentaux et les plus typiques de son enseignement.

             Voilà donc pourquoi chaque dimanche nous nous réunissons, comme une seule grande famille, autour de la table (autel) eucharistique. Nous le faisons parce que nous voulons vivre ensemble un moment de fraternité, de convivialité et de communion ; parce que nous voulons, par ce geste, exprimer et manifester tout l'amour qui nous anime et que nous désirons répandre autour de nous afin qu’il serve à donner plus de bonheur à nos frères.

 Mais nous nous réunissons aussi pour nous souvenir de notre Maître et Seigneur Jésus, pour nous souvenir des événements les plus marquants et des étapes les plus importantes de sa vie ; pour réfléchir ensemble (aidés par le chef de famille) sur ses paroles, sur les contenus de son enseignement, afin de pouvoir ensuite les faire passer dans le concret de notre vie quotidienne pour qu’elle soit transformée en l’image de la sienne.

            Enfin, nous nous réunissons pour manger, c'est-à-dire pour satisfaire notre faim et notre soif de nous nourrir des paroles et de l’enseignement de notre Maître Jésus, sur l'Esprit duquel nous voulons construire la qualité de notre vie.

            C'est précisément cette faim et cette soif de lui que nous exprimons au moment de la communion, lorsque, à la table eucharistique nous recevons et nous mangeons le Pain Saint, l'Hostie "consacrée", signe sacramentel de la présence continue du Seigneur Jésus au milieu de nous et dans notre vie.

 

            Belle fête donc que cette fête d’aujourd'hui, qui nous rappelle le besoin que nous avons, en tant que chrétiens, de nous nourrir continuellement du Seigneur Jésus, toujours vivant et présent dans le corps vivant de la communauté de ses disciples, à travers sa Parole et son Esprit.

 

 

BM – Juin 2021

 

 

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