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mardi 17 août 2021

 Ces femmes déjà au ciel de Dieu  


Comment parler de l’Assomption de Marie alors qu’aucune page de l’Écriture ne nous dit ce qu’est la vie après la mort, ni celle de Marie, ni même celle Jésus « ressuscité » de la mort ?

    Ce n’est donc pas en scrutant le ciel que nous comprendrons ce mystère mais en regardant Marie dans son cheminement humain et en marchant humblement à sa suite. Si Marie est dans la gloire, c’est parce qu’elle a cru en la Parole de Dieu et que, chaque jour de sa vie, elle a correspondu à cette Parole. Dès son enfance, Marie s’est habituée à dire oui à Dieu. Mieux que tout autre, elle peut assurer n’avoir jamais rien refusé à Dieu ! C’est cela que nous, les chrétiens, voulons dire quand, en empruntant la pensée mythique de l’Église catholique, nous affirmons de Marie qu’elle est sans péché, qu’elle est immaculée, qu’elle est la toute pure et la toujours vierge.

    À travers le mythe de son Assomption au ciel, la tradition spirituelle chrétienne veut nous rappeler et nous signifier que l’aboutissement de notre vie ne dépend pas de nous. Dieu seul peut répondre à cet infini d’amour auquel nous aspirons. Nous ne pouvons qu’accueillir le don gratuit que Dieu nous fait de lui-même à travers l’amour qu’il a versé dans nos cœurs. Mais accueillir, vivre et rependre l’amour, c’est précisément, comme Marie,  dire oui au Mystère de Dieu qui nous interpelle.. 

    Aujourd’hui, unis à l’humble femme de Galilée, ce sont toutes les femmes du monde, qui adressent à Dieu leur Magnificat et leur action de grâce pour leur beauté et  leur grandeur intérieures,  pour  leur dignité, pour leur abnégation,  pour le don de soi,  pour toute la compassion, toute la tendresse et tout  l’amour dont elles sont capables et dont est rempli leur cœur.     

La fête d’aujourd’hui est aussi l’assomption au ciel et l’exaltation des toutes les femmes tyrannisées et exploitées. Nous rendons aujourd’hui hommage aux femmes-esclaves (partout dans le monde, mais surtout en Afrique, au Moyen et Extrême Orient) ; ces femmes qui ne peuvent jamais sortir de leur prison, de leur maison, de leur état de dépendance ; qui ne seront jamais des individus libres, autonomes et indépendants ; qui ne seront jamais maîtres de leurs décisions et de leur vie. Ces femmes qui ne seront jamais des personnes, mais seulement des objets de plaisir, de travail, de reproduction. Ces femmes martyres enlevées, vendues comme des animaux ou de la marchandise, qui sont abusées, violées, battues torturées, tuées. Ces femmes victimes de la violence des hommes, du fanatisme religieux, des préjudices culturels, de coutumes barbares. Ces femmes qui, aujourd’hui encore, dans nos sociétés modernes évoluées, démocratiques et de droits, sont victimes d’injustices, de discriminations, de harcèlement, d’exclusion

    Oui, la fête d’aujourd’hui veut nous rappeler la grandeur et les souffrances des femmes dans ce monde encore et toujours géré et dominé par le pouvoir et par la fausse mais persistante conviction de la supériorité masculine. Cette fête veut enseigner à nos sociétés patriarcales que, s’il y a une créature qui, avec la totalité de son être et toute la consistance humaine de sa personne, mérite d’être avec Dieu, et d’être considérée comme la créature la plus proche de Dieu et plus semblable à Dieu, c’est bien la femme…

    En effet c’est elle qui incarne le mieux le Mystère de la présence de l’amour de Dieu dans notre monde. Un amour qui se décline et se manifeste à travers le merveilleux éventail de ses variations dont surtout les femmes possèdent la capacité et le secret :  un amour qui se fait don de soi, soin, attention, abnégation, dévouement, sourires et larmes, câlins, étreintes, caresses et vie.

    La fête d’aujourd’hui, en nous présentant l’histoire d’une Femme qui vit déjà au ciel avec toute la plénitude de ce qu’elle est dans son âme et dans son corps, cherche à faire comprendre à tous ces chefs d’États et ces machos qui tiennent en main le sort de l’humanité, qu’ils empêcheront que la société humaine et la Planète ne deviennent un enfer, seulement s’ils seront capables d’y faire régner les principes et les valeurs qui sont au cœur de l’âme féminine.


Bruno Mori   

15 août 2021  - En la  fête catholique de l’Assomption de Marie, la mère de Jésus, au ciel de Dieu  


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