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dimanche 20 décembre 2020

Témoins de la Lumière et Voix qui se fait Parole de salut

 

(3e dim. Avent B, Jean 1, 6-8, 19-28)

Le texte de l’évangile de ce dimanche, en présentant la personne de Jean Baptiste, veut aujourd’hui nous rappeler que, nous aussi, comme le Précurseur, nous ne sommes pas la lumière, mais les témoins de la lumière. Nous sommes les lampes qui permettent à la lumière d’être, de se diffuser et d’éclairer.

Nous ne sommes pas la parole, mais la voix qui donne consistance et forme à la Parole. Nous sommes le souffle, la vibration sonore qui génère la musique de la Parole porteuse de sens, de signification et des innombrables modulations et harmonique de l’Esprit. Une Parole dont le but est de nourrir notre âme et de guider et d’orienter nos pas vers des chemins d’une possible et nécessaire transformation et innovation dans notre existence.

Pour nous, les chrétiens, c’est Jésus la lumière. C’est Jésus la parole. Mais nous sommes ceux et celles par qui cette lumière se répand ; ceux et celles par qui cette parole retentit et résonne à nouveau dans notre monde.

Redoutable responsabilité que la nôtre, en tant que disciples de ce Maître et en tant que dépositaires privilégiés de son précieux héritage de renouveau universel, de sagesse et d’humanité ! Nous avons, en effet, le pouvoir de refroidir le feu, d’éteindre la lumière et de suffoquer la parole de ce prophète, de ce « fils de l’homme » à qui les évangiles ont attribué la « prédilection » de Dieu.

Nous avons le terrible pouvoir de rendre stériles pour nous et nos frères humains, la qualité exemplaire de sa vie donnée et de sa mort volontairement acceptée ; ainsi que de rendre inopérant le pouvoir libérateur, transformateur et sauveur de son message et de son esprit.

Nous avons le tragique pouvoir de rendre vaine, pour un grand nombre d’humains, l’apparition dans notre histoire d’un tel chef-d’œuvre de spiritualité, d’intimité divine et d’humanité. Nous avons le tragique pouvoir de rendre insignifiant un tel miracle d’amour inconditionné, de compassion, d’abnégation, de don de soi et de totale liberté.

Nous avons le triste pouvoir de cacher aux yeux d’une humanité, qui aujourd’hui en a extrêmement besoin, la découverte, faite par Jésus, de la présence en cet Univers d’un Mystère d’attractions, de bienveillance, de bonté et d’amour qui est et qui agit en toutes choses, mais qui est et agit surtout au cœur de l’homme. Ce Mystère d’amour, présent et à l’œuvre partout, et entrevu et ressenti d’une façon unique et particulièrement intense par Jésus, a pris dans son esprit et dans son imaginaire le visage d’un Dieu qui nous est père, mère et tendre compagnon de route.

Témoins d’une nouvelle lumière qui est venue s’allumer sur notre pauvre monde qui aujourd’hui encore, et peut-être plus que jamais, marche dans l’obscurité et l’incertitude d’un futur incertain et menaçant … Voix qui doit prononcer clairement et fortement la bonne Parole et annoncer la bonne nouvelle d’un salut encore et toujours possible aux hommes de bonne volonté … Voilà ce que l’évangile de ce dimanche nous appelle à être en tant que disciples qui ont choisi de marcher sur la « Voie » ouverte par Jésus.

Une grande responsabilité nous incombe donc à nous, ses disciples, : celle d’être de véritables témoins de l’évangile ; celle, de vivre à fond et d’incarner dans le quotidien de notre existence les valeurs que ce « divin » Maître nous a laissé ; celle de faire en sorte que notre vie renouvelée et transformée par sa Parole resplendisse, comme souhaitait Jésus, comme une lampe qui brille aux yeux des hommes et qui éclaire tous ceux et celles qui, avec nous, habitent dans la même maison. (Mt. 5,14-16)  

Que nous le croyons ou pas ; que nous le réalisions ou pas, une chose est certaine : le salut de notre monde, de notre race et de chacun de nous, sera seulement dans l’amour gratuit, le soin des autres, la bonté fraternelle, la justice, la solidarité et la responsabilité réciproques, par lesquels nous serons capables de requalifier et de rebâtir les relations avec nos frères humains et avec la nature autour de nous, C’était au moins la conviction profonde de Jésus de Nazareth !

 

 

BM – Montréal    9 déc. 2020

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