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lundi 3 septembre 2012

LA CONFIANCE QUI NOUS SAUVE


LA CONFIANCE QUI SAUVE LE MONDE
(4 dim. Avent, B  2011, Lc 1, 26-38)


Comme toujours, la parole que nous retrouvons dans les évangiles est là pour nous, et pour orienter notre vie, pour suggérer les attitudes intérieures que nous devons assumer, nous, les fils de Dieu, les disciples de Jésus, les chrétiens que nous sommes.

Même lorsque cette parole nous parle de visite d’anges, de mères-vierges, d’époux angoissés, d’auberges remplies, de grottes, de pasteurs et de brebis, d’étoiles qui voyagent, de mages … c’est  encore à nous  qu’elle s’adresse et toujours pour nous indiquer quels chemins nous devons parcourir  pour devenir des êtres  plus humains et plus conformes aux attentes de Dieu.

Le centre du récit que nous venons de lire est constitué par le «oui » de Marie à l’annonce et à la proposition inouïe et insensée de l’ange. Dans la Bible l’ange symbolise toujours la présence et les exigences de Dieu  face aux  humains. Le message que ce texte nous transmet est le suivant : Dieu réalise toujours ses plans, même  à travers des situations qui nous paraissent incompréhensibles et absurdes, comme c’est le cas ici   Parce que, finalement, c’est lui le maitre du temps et de l’histoire. Il sait écrire droit même à travers nos lignes croches. Malgré  nos folies et  l’absurdité du monde que nous créons à cause de notre stupidité, Dieu a  toujours le contrôle de la situation. Donc, si cela est vrai, si je crois que son ange vient parfois nous visiter  et nous rassurer de sa présence, alors, malgré toutes les raisons que je peux avoir de m‘abattre, de me tourmenter, de désespérer, d’avoir peur devant un futur inquiétant, je fais confiance, je dis oui à la vie, à ma vie, je m’engage, je me donne à la réalisation de ma tâche, de ma mission. Car je sais que l’Esprit du Seigneur est avec moi, en moi, qu’il me couvre de son ombre pour que je puisse donner naissance, porter à la lumière le fils de Dieu que je suis au plus profond de moi-même et qui doit contribuer à « sauver» ma famille, mon milieu de vie et  le monde.

Ce texte à été écrit pour nous les chrétiens et, en s’appuyant sur la figure de Marie, il veut, de toute évidence nous apprendre la foi  en ce Dieu de Jésus et donc à faire confiance. Faire confiance à Dieu car il est Père, car il nos aime, car il veut notre bonheur et la réussite de notre vie. Faire confiance s’est se laisser  porter, se laisser  emporter par ce feeling, cette sensation … c’est sentir que  la réalisation profonde de notre humanité individuelle et de l’humanité totale est intimement dépendante de l’insertion en Dieu de notre âme. C’est cette confiance qui nous réalise et qui sauve, car elle libère de la peur qui est à l‘origine de toutes les calamités de notre monde.
  
Ce texte veut nous faire comprendre que Dieu a besoin de personnes de confiance pour pouvoir entrer et s’incarner dans notre monde. C’est parce que nous lui faisons confiance que son Esprit coule en nous et qu’ainsi, à travers nous, il transforme, il guérit l’état de ce monde. Sans la confiance rien n‘est  possible. La confiance en Dieu est aussi celle qui  soutient et explique tous les autres mouvements de confiance que je suis obligé de poser au cours de ma vie. Tu fais confiance aux branches d’un arbre et à ses fruits, parce que tu as confiance dans la qualité de son tronc. Comment pourrais-tu faire confiance aux hommes, si tu n’a pas confiance en Dieu et si tu penses que Dieu peut te décevoir?

La confiance en Dieu  me met en paix  avec Lui et, par conséquent, elle me pacifie aussi avec moi-même et les autres. Dans la confiance, je m’accepte tel que je suis; je suis content  de ce que je suis, parce que je sais que Dieu aussi m’aime et me prend tel que je suis dans mon identité unique et exclusive, avec le poids de mes faiblesses et la richesse de mes qualités. Cela n‘exclut évidemment pas que je sois conscient de mes limites et toujours tendu vers une conversion et un changement continuel. Je peux alors accepter les événements de la vie, bons et mauvais, sans peur, en les considérant comme des grâces, comme des échelons qui me font monter plus haut; comme des briques, parfois lourdes, parfois légères, mais nécessaires à la construction de ma personnalité et de mon destin tel qu’il s’inscrit depuis toujours dans le plan ou la pensée de Dieu. Si je suis en paix avec Dieu et avec moi-même, je le suis aussi avec les autres et le monde entier.

Lorsque je suis un être pacifié intérieurement par la confiance, le regard que je pose sur les autres humains est différent aussi. Je me sens en paix avec l’autre. L’autre n’est plus le rival, le concurrent, l’adversaire, l’inconnu dont je dois me méfier, le potentiel agresseur dont je dois avoir peur et que je dois garder à distance. L’autre devient, au contraire, le «prochain» que je peux faire objet de mon attention et de mon amour. C’est cela que la suite du texte évangélique d’aujourd’hui  veut nous dire lorsqu’il raconte que Marie (qui incarne ici la confiance),  aussitôt qu’elle a pris conscience  d’être porteuse de Dieu, court en toute hâte, à travers montagnes et collines, au secours de sa cousine Élisabeth.

Voilà alors que le monde aussi  ne m’apparaît plus comme un lieu terrible et hostile, en proie aux puissances ténébreuses du péché et du mal (comme il a été souvent présenté par une certaine spiritualité) contre lesquelles je dois continuellement lutter pour sauver mon âme. Le monde m’apparaît plutôt comme un lieu amical dans lequel je peux être heureux; comme un paradis reconquis et  récupéré, comme une manifestation éblouissante de la puissance, de la beauté, de l’amour  de Dieu  envers moi , sa petite créature, que, dans sa tendresse, il veut gâter en la posant dans un jardin de merveilles.

La confiance insère dans notre monde le dynamisme du rapprochement, de l’empathie, de la fraternité et la puissance de l’amour. En faisant de nous des êtres de paix, de compassion, et d’humanité, elle contribue à améliorer le monde A travers la confiance nous devenons finalement des porteurs de Dieu à ce monde, car à travers nous les virtualités de la présence divine sont à l’œuvre pour guérir, transformer et sauver  l’humanité. C’est grâce à tous ces êtres qui, comme Marie, savent faire confiance à Dieu que celui-ci naît continuellement  parmi nous…et que c’est Noel chaque jour. 

MB



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