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dimanche 28 octobre 2012

Confiance, il t'appelle !

DE JERICHO À JÉRUSALEM –  LA TRAJECTOIRE D’UN  HOMME AVEUGLÉ

Marc 10, 46-52


Dans ce récit de l’aveugle de Jéricho tout a une valeur symbolique. Tous les détails sont là pour nous dire quelque chose. L’épisode se déroule aux portes de Jéricho. Jéricho se trouve sur la route qui même à Jérusalem. Pour la voyageur qui vient du Nord de la Palestine et qui se dirige à Jérusalem, Jéricho est un passage obligé. Dans la Bible (livre de l’Exode), Jéricho est la ville qui s’est opposée à l’entrée de Hébreux dans la Terre Promise. Donc, dans la mémoire collective juive, cette ville était le symbole de l’opposition à Dieu et à son plan, comme Jérusalem était le symbole de la présence de Dieu et de l’accomplissement de toutes les meilleures attentes du peuple élu.

Si le récit de Marc parle de l‘aveugle de Jéricho accroupi au bord de la route qui va à Jérusalem, cela est sans doute pour insinuer que cet homme vit dans un état  d’opposition au plan de  Dieu dans sa vie et que quelque chose l’empêche de prendre la route vers le pays de sa liberté intérieure et vers le lieu où il pourrait expérimenter la présence aimante de Dieu et la réussite de son existence.

Dans l’évangile, cet aveugle  n’a pas de nom à lui, il est simplement identifié comme le «fils de Timée. Il est le « fils d'Honoré » car Timê en grec signifie « honneur ». Cet homme porte le nom d'un père qui a été célèbre et honoré et qui a eu sans doute une forte personnalité. Le fait que cet aveugle soit toujours  indiqué comme «le fils de son père» (Bar-Timée), manifeste tout le poids que la figure paternelle a dû exercer et exerce peut-être encore sur l’évolution de la vie de cet homme. C’est un homme qui a vécu sous l’emprise et l’autorité directive et obsédante de son géniteur et dans son sillage. Un père exigeant, jamais satisfait de lui, avec des attentes exorbitantes pour les capacités et les forces limitées de cet enfant hésitant, timide et craintif. Un père qui l’a rendu passif et dépendant. C’est homme a passé sa vie à plaire à son père et aux  personnes qui vivaient  autour de lui. On dirait que cet homme n’a fait que mendier toute sa vie. Il a mendié l’approbation, l’estime et l’amour de son entourage. Il n’a vécu que grâce à la permission et au consentement de ses proches. Il n’a vécu qu’en fonction des autres et dans la crainte des autres. Les autres lui dictaient quoi faire et quoi penser. Pour se conformer aux exigences d’un père despote et envahisseur, aux  attentes de sa mère, de sa conjointe, de ses supérieurs, des autorités constituées, il n’a jamais  pu choisir sa vie et avoir une existence à lui: faire des plans, voir de ses  propres yeux, marcher dans la direction qu’il aurait souhaité, choisir son chemin. Ainsi pour ne pas décevoir, pour plaire, pour mériter l’affection et le droit de vivre, il a étouffé ses aspirations, renié ses goûts, sacrifié ses projets, cessé de vivre. Cet homme ne s’est jamais senti aimé pour  lui-même; mais seulement  accepté ou enduré à cause de la gratification que  sa dépendance et sa docilité suscitait  dans l’ego et la vanité de son entourage.

Cet homme, moulé par les autres, modelé sur les attentes des autres, ne sait pas qui il est vraiment.  Et ce que de lui apparaît à l’extérieur, ce n’est que le manteau sous lequel se cache sa vraie personnalité. Cet homme est et reste aveugle, car le manteau que les autres ont tissé autour de sa personne et qu’il s’est laissé imposer,  l’empêche de voir sa véritable identité, la grandeur de son destin, la valeur de sa personne et  les merveilles  que l’amour de Dieu a caché  dans les  profondeurs de son être. Dans le texte de  l’évangile  il est dit que cet homme  «était assis sur le bord de la route». Le verbe grec utilisé par Marc se traduirait mieux en disant que cet homme «gisait» sur le bord du chemin. C’est le même verbe utilisé en grec pour dire que quelqu’un «gît»  dans son tombeau. Cet homme est en effet comme mort, car il n’a jamais vécu sa propre vie.

Paradoxalement, le drame de cet homme aveugle a été son souci et son obsession d’être «bien vu» par les autres. Il ne trouvera la vue et la véritable intelligence de sa valeur que lorsqu’il abandonnera sa préoccupation maladive de «bien paraître  et de donner une bonne image de soi-même, symbolisée ici par son manteau. Alors, ce moquant enfin de l’opinion et des reproches des  autres (pour  qu’il rentre dans le  rangs et retrouve sa place de soumis qu’il a toujours occupée  au bord du chemin), se débarrassant de son manteau, il se dressera d’un bond et il se lancera, enfin libre et indépendant, vers Jésus qui l’avait appelé et invité à se mettre débout. Il faudra que cet aveugle fasse la rencontre de Jésus pour que celui-ci lui révèle le secret de sa totale liberté et de sa parfaite et saisissante humanité. Jésus apprend à cet homme aveuglé la seule attitude intérieure qui pourra lui permettre de voir clair dans le fatras de ses dépendances et de découvrir sa valeur fondamentale et la vérité de son être: la confiance. Confiance en Dieu et confiance en lui-même. «Confiance, lève-toi…-lui dit Jésus- la confiance te mettra debout, te rendra indépendant, te redonnera ton identité».

On pourrait creuser ces paroles de Jésus et expliciter davantage leur sens profond de la sorte: «Avant tout, confiance en Dieu qui t’aime le premier, sans conditions; qui te veux et t’accepte parce que tu es, comme tu es, tel que tu es, sans manteau, sans apparences, sans besoin de t’angoisser pour bien paraître, de te mettre à plat ventre devant les autres; de t’anéantir pour gagner leur acceptation, leur approbation, leur amour. Tu as une grande valeur à ses yeux, tu es «un fils de Dieu». Dieu t’aime donc comme un père. Dieu t’aime de toute façon, toujours, malgré toi, sans toi, sans tes mérites, quoi que tu fasses. Sois donc toi-même; tu es unique, tu es différent, tu es très bien ainsi. Ne laisse personne t’avilir ou t’humilier. Mais ne t’en fais pas trop lorsque quelqu’un cherche à t’inférioriser ou à te caler, car en te dépréciant, c’est plutôt son image et sa personne qu’il salit et qu’il rabaisse. Ne laisse personne te dire quoi penser, quoi faire; ne laisse personne dicter ton chemin, t’imposer ses idées, ses vérités, ses options, ses goûts  Tu as le droit de contester, de critiquer, de t’opposer. Tu as droit d’être différent. Tu as le droit de mener ta vie comme tu l’entends, car, en t’introduisant dans ce monde, Dieu t’a assigné un destin unique ; il t’a confié une tâche exclusive et il n’y a que toi qui puisses la réaliser. Alors, lève la tête, marche droit, sois fier de toi, de ce que tu es, de ton existence, de ta condition. Accepte-toi avec tes ombres et tes lumières, avec tes qualités et tes défauts, avec ta misère et ta grandeur. Dieu sait que tu es un être humain et que donc tu es faible, fragile, limité, défectueux; il sait que tu peux te tromper, faire le mal, souffrir et faire souffrir… qu’importe! C’est comme cela que tu es. C’est comme cela que Dieu t’a voulu.  C’est comme cela que Dieu t’aime! Alors, plus de ventre à terre, plus de «rampage» devant les autres. Tu as de la grandeur, tu as de la dignité; tu es aimé de Dieu;  tu es son enfant ! Aie donc de l’estime pour toi. Aie confiance en toi-même. Fais confiance aux trésors de ressources secrètes que l’amour de Dieu a déposées dans les profondeurs de ton être…»

Ce récit évangélique  veut nous faire  comprendre qu’il y a un espoir pour tous le mendiants, les aveuglés, les découragés,  les éprouvés de la vie,  dans la mesure où ils ne se résignent pas à  leur malheur et où ils sont disposés à assumer les coûts reliés à  l’exercice de leur liberté. Le mendiant de Jéricho a pu  récupérer la vue et la vie parce qu’il s’est débattu, parce qu’il s’est battu et parce qu’il a crié à l’aide. Il a eu la chance de tomber sur Quelqu’un de vraiment extraordinaire qui, en lui faisant connaître l’amour de Dieu, l’a ouvert à la confiance. Ainsi ce récit veut dire à chacun de nous que tant que nous ne serons pas capables  d’abandonner  notre vie entre les mains de Dieu dans un acte de totale confiance, nous ne pourrons jamais nous croire assez bons, assez fins, assez valables pour envisager une vie vécue dans la liberté, l’équilibre, l’harmonie et la sérénité et pour courir dans la joie vers l’accomplissement  de notre destin.



MB



(30e dim ord. B  - 2012)

samedi 27 octobre 2012

SANS LA FOI


L’homme qui jeta son manteau

 (Marc 10, 46-52)


            Cette anecdote dans la vie de Jésus a une évidente valeur symbolique. L’évangéliste Marc le raconte pour les chrétiens de son temps dans un but éminemment catéchétique. Il veut leur transmettre un enseignement, un sujet de réflexion, les raffermir dans leur foi. Globalement le message qu’il veut communiquer est le suivant : sans la foi en Dieu, c'est-à-dire, sans un rapport de confiance et d’amour avec Dieu, loin de Dieu et de celui qui le manifeste et l’incarne dans notre monde (Jésus), nous sommes tous dans la situation de Bartimée: des pauvres malheureux, qui mendient leur bonheur au bord de la route, au marge de l’existence sans jamais le trouver vraiment. Sans la foi, nous sommes des aveugles qui avancent à tâtons dans la vie, sans connaître, ni voir la route qui nous conduit à destination ou à notre véritable bonheur. Sans la foi, nous perdons la claire vision de ce qui nous convient, la juste perception des valeurs, l’intelligence du sens de notre vie et du contenu de notre destin. Sans la foi, nous sommes condamnés à rester des éternels infirmes, plantés au bord de la route, incapables d’avancer. Sans la foi, nous risquons de vivre dans l’angoisse et la pauvreté la plus noire; de chercher désespérément notre bonheur, sans rencontrer personne capable de nous le donner.

            Sans la foi, l’homme ne possède ni Dieu, ni soi-même, puisqu’il ne sait pas où diriger sa vie et quoi faire pour qu’elle vaille la peine d’être vécue. Ce qui revient à dire qu’il ne possède rien de véritablement valable. Tout ce qu’il possède c’est son manteau, c'est-à-dire ses biens matériels, desquels il s’entoure, dans lesquels il s’abrite et sous lesquels il cache son insatisfaction, son angoisse et sa nudité dans l’espoir de retrouver une certaine sensation de chaleur, de bonheur, de protection et de sécurité. Ce manteau lui permet d’occulter sa misère intérieure et de bien paraître devant les autres. Il est le symbole de tout ce dont nous nous habillons pour donner une apparence de valeur, d’éclat et de dignité à notre existence: l’argent, le pouvoir, le prestige, le succès, la moto, le bateau, la grosse voiture, la grande maison …etc.

            L’évangile nous présente Bartimée arrêté sur le bord de la route, aveuglé, avec son manteau bien serré contre soi ….. et qui crie !!! Il crie sans savoir pourquoi, sans pouvoir s’arrêter! Mais pourquoi crie-t-il autant ? Il crie parce qu’il n’en peut plus. Il crie parce qu’il a mal en dedans; parce qu’il n’est pas bien dans sa peau. Il crie à cause de son insatisfaction, de sa frustration, de sa vie plate, matérialiste, sans souffle, bornée, sans horizons. Il crie parce qu’il a envie d’expérimenter autre chose; de parcourir d’autres routes; de diriger son regard vers d’autres horizons. Oui ! Il veut voir différemment! Voir avec d’autres yeux, voir d’autres paysages, fixer son regard sur d’autres valeurs que celles qu’il serre sous son manteau …Il crie parce qu’il veut mieux voir, mieux comprendre où se trouve sa route et le lieu de son bonheur.

            Et son cri ne reste pas sans réponse. L’évangile veut nous dire que c’est la rencontre avec Jésus qui constitue pour l’homme le moment bienheureux qui fait basculer sa vie vers un monde totalement nouveau. L’évangile d’aujourd’hui nous rassure que lorsque quelqu’un crie sa détresse, cherche une issue plus épanouissante à sa vie et qu’il a l’humilité, la sagesse et le courage de reconnaître son incapacité à être heureux par ses propres moyens (parce qu’il n’aura jamais les capacité de remplir tout seul les immenses aspirations de son cœur) … eh bien, si cette personne a la grâce de rencontrer un jour dans sa vie le Prophète de Nazareth, (qui, pour l’évangéliste Marc, est la plus magnifique et la plus complète manifestation de la présence de Dieu dans notre monde), une chance lui sera donnée de découvrir où se trouvent sa vraie grandeur et son authentique réalisation.

            Cependant Marc nous avertit qu’il faudra que cette personne ait, comme Bartimée, le courage de se débarrasser de son manteau et de s’exposer toute nue devant Dieu, revêtue seulement de foi et de confiance, pour lui demander qu’il ouvre enfin ses yeux. Le texte de l’évangile attire notre attention sur le fait que Bartimée, dès qu’il se débarrasse de son manteau, bondit vers le Seigneur, comme s’il venait subitement d’être libéré d’un énorme poids qui le clouait au sol et qui l’empêchant de se lancer vers la lumière, vers l’accomplissement de ses aspirations les plus profondes, et finalement vers la réalisation d’une pleine existence humaine.

            Ce texte nous dit que Bartimée représente chacun de nous et que pour rencontrer le Seigneur et voir la lumière nous devons, nous aussi, jeter nos manteaux, nous débarrasser de nos déguisements et de nos poids; abandonner la confiance aveugle et stupide que nous mettons dans les choses et les biens matériels dont nous nous couvrons, dont nous nous entourons, que nous accumulons et qui finissent par nous écraser au sol d’une vie plate, banale et sans hauteur. Ce récit évangélique nous enseigne que nous devons avoir la simplicité de nous mettre à nu devant Dieu; renoncer aux sécurités que nous avons tissées autour de nous. Il nous dit que nous devons être capables de faire tomber les murs et les barrières que nous avons érigés pour nous protéger et nous rassurer, mais qui, en réalité, nous empêchent de voir plus loin, de marcher plus légèrement… de nous mettre en route vers d’autres pays et d’autres rivages.

Ce texte nous exhorte à devenir des quêteurs de lumière, des passionnés de liberté. Il nous dit que si nous restons libres, si nous n’embarrassons pas trop notre cœur, nous aurons peut-être un jour la chance de voir et de comprendre d’où nous vient la vraie lumière et où nous trouverons notre véritable salut: « Aussitôt l’homme recouvra la vue et il suivait Jésus sur la route.»


BM


dimanche 14 octobre 2012

Garder la vie sur la planete

«CE QUE TU AS, DONNE-LE AUX PAUVRES» …. LE SEUL ESPOIR POUR L’HUMANITÉ
(Marc 19,17-30)

Tout le monde sait que sur la terre nous subissons une crise écologique sans précédents. Sur notre planète la vie est sérieusement menacée. Nous ne pouvons pas être assurés que dans le futur la vie pourra se conserver et que sur la terre continueront à subsister les conditions qui rendent possible la naissance, le maintien et le développement des êtres vivants. Il  y a aujourd’hui de plus en plus de gens et de scientifiques qui, devant les conditions lamentables dans lesquelles se trouvent les écosystèmes de notre planète, se posent exactement la même question que se posait  avec angoisse le monsieur de l’évangile lorsqu’il rencontra Jésus : «Bon Maître qu’est-ce que je dois faire, qu’est-ce qu’on doit faire pour avoir une vie durable, une vie assurée sur cette terre?»

Jamais l’humanité ne s’est trouvée devant un tel danger. Depuis toujours l’homme a considéré la nature comme inépuisable, d’une générosité presque intarissable, capable de satisfaire toutes les nécessités des humains et d’absorber sans difficulté nos projets de développement continuel, illimité, démesuré. En ces derniers cent ans  les hommes,  dans leur course vers le bien-être déclenchée par l’ère de la technique et des machines, par l’augmentation exorbitante de la consommation et donc de la demande et donc de la production, l’industrie a  exploité d’une manière tellement persistante, systématique et insensée les ressources de la planète, qu’en conséquence de cela les scientifiques disent que  nous nous trouvons maintenant dans une nouvelle ère géologique (l’anthropocène) caractérisée par l’impacte ravageur de l’action humaine sur la nature et au début d’un processus amenant vers une destruction massive de la vie sur la terre.

Au cours de sa vie longue de quatre milliards et demi d’années, la terre a connu plusieurs cataclysmes de proportion gigantesque qui ont supprimé quasiment toute forme de vie. En certains de ces cataclysme la terre a perdu jusqu’à 90% des son capital vivant (matériel  biotique). Cependant, avec le temps,  la vie a toujours repris le dessus. Le dernier  grand cataclysme, qui correspond à la cinquième extinction massive, se produisit il y a 67 millions d’année. Lorsqu'une météorite de la taille de 10 Km frappa la terre dans la région du Yucatan au Mexique, causant une période glacière qui dura des dizaines d’années et l’extinction de dinosaures qui avaient régné en rois et maîtres sur la planète pendant cent millions d’années. Ce fut la fin de l’ère des reptiles et le début de l’ère des mammifères desquels nous venons.

Les scientifiques disent que nous sommes maintenant au début de la sixième extinction massive de la vie sur la terre. Au début donc d’un autre grand cataclysme qui risque d’exterminer une grande partie des espèces vivantes, et premièrement entre toutes, l’espèce humaine. Mais  cette fois la destruction massive des conditions qui rendent possible la vie sur la terre n’est pas causée par un cataclysme naturel, comme cela a toujours été le cas dans le passé, mais par l’action d’un virus intelligent, mais extrêmement vorace appelé «homo sapiens», mais qui devrait être appelé plutôt «homo demens» et qui utilise son intelligence et ses habilités pour saccager à son profit et d’une façon systématique, indiscriminée et irresponsable les ressources et les divers écosystème de la planète. Cette nouvelle espèce de mammifère, apparue il y a cent mille ans sur la terre, donc il y   a seulement quelques minutes à l’échelle de l’âge de la planète, malgré son intelligence, est incroyablement stupide, car aveuglée par sa voracité. Sa hantise de s’approprier les ressources de la terre lui fait perdre sa raison et donc la capacité de comprendre qu’avec son comportement déprédateur il est en train de détruire l’unique maison qu’il a pour se loger et l’unique environnement qui peut le garder en vie.  Dans son angoisse de posséder, il ne se rend pas comte qu’il est en train de se suicider.

En effet, tout ce qui est touché par la voracité de ce virus intelligent est immanquablement gâché, ruiné, pollué, ravagé, pillé. Ainsi les mers sont vidées de leurs poissons, les océans  sont transformés en dépotoir et en décharge de rebuts; les plages sont arrosées au pétrole et au goudron; les forêts sont rasées; les sources et les nappes phréatiques sont contaminés; l’eau des lacs et des rivières est  contaminée; l’air est pollué avec des mégatonnes (Mt) (un million de tonnes) de dioxyde de carbone qui augment l’effet de serre et donc le réchauffement  de la planète avec toutes ses conséquences: la fonte des glaces aux pôles et sur les montagnes qui entraîne la hausse du niveau des océans, avec leur débordement  sur les régions habitées;  les changements climatiques, avec la formation toujours  plus fréquente de cyclones et d’ouragans; la sécheresse et la désertification à l’origine des feux des forêts qui réduisent en cendre des extensions énormes d’arbres et de végétation qui sont les poumons de notre planète. La sécheresse affecte l’agriculture, donc la production des aliments qui deviennent de plus en plus  rares et donc de plus en plus chers sur le marché. Ce qui entraîne  famine, une plus grande pauvreté;  une plus grande précarité des conditions de vie, donc une vie plus fragile, plus vulnérable… tout est bouleversé lorsqu’on dérange les complexes et  fragiles équilibres  qui ont permis à la  vie de surgir sur la  terre.

Nous avons été éblouis par le mythe du progrès. Mais un progrès compris comme exploitation et contrôle  total de l’homme sur les ressources de la nature, dans le but d’obtenir un produit intérieur brut (PIB) toujours plus grand. Si on veut sauver la planète et la vie sur la planète, on doit faire en sorte que PIB d’un pays ne se fasse jamais au dépens du Produit Brut de la Planète. Les scientifiques ont calculé que si toute les populations du monde consommaient comme les européens ou les américains, il faudrait six planètes comme la terre pour satisfaire à  leurs besoins. La Terre est de toute évidence exténuée et à bout de souffle. Mais elle est aussi un organisme vivant qui en a vu d’autres au cours de sa longue histoire. Elle ne se laissera pas faire. Elle finira un jour par se débarrasser du  virus humain qui est en train de la ruiner.

Les conséquences de cette attitude prédatrice des humains sont équivalentes aux destructions massives causées par les cataclysmes naturels du passé. Edward O. Wilson qui est un plus grand biologiste de notre temps a dit  que l’humanité est la première espèce, dans l’histoire de la vie sur la terre, qui s’est transformée en une force destructrice géophysique, c’est à dire en cataclysme dévastateur semblable aux impacts des grandes météorites, qui dans le passé ont anéanti des formes de vie sur la planète. Le taux d’extinction des espèces vivantes causé par la destruction des écosystèmes par l’activité humaine est cent fois plus grand que les taux qui existaient avant l’apparition de l’homme sur la terre. À la vitesse avec laquelle les choses se détériorent, ce biologie dit que nous pourrions arriver au chiffre de dix milles espèces vivantes en plus exterminées chaque année par la voracité du procès de consommation de l’homme.

Où s’en va donc la vie sur la terre? Pour le moment oublions une «vie éternelle » pour l’Humanité! Combien de temps la vie pourra-t-elle continuer ? Peut-on encore espérer une longue vie pour les espèces vivantes de la terre? Qu’est-ce que nous devons faire pour garder la vie, pour assurer la vie tout court à nous et à nos enfants? C’est la question qu’aujourd’hui beaucoup se posent avec anxiété. Et c’est encore le Prophète de Nazareth qui a eu la bonne réponse il a deux mille ans. «Il ne te reste qu’une seule chose à faire si tu veux vraiment améliorer ta situation, nous dit-il, si tu veux encore sauver ce qui est possible et obtenir une prolongation de la vie; abandonne le «système» de capitalisation, d’accumulation, d’exploitation des biens de tous pour les mettre entre les mains de quelques uns; abandonne la croyance et l’illusion de la toute-puissance de l’argent; abandonne la conviction que tu vaux à cause de ce que tu as; que tu seras plus heureux si tu auras plus;  libère-toi de tes convoitises exagérées et de tes besoins souvent inutiles; contente-toi de moins, réduis ton train de vie; diminue la consommation; ne te laisse pas posséder par ton argent; distribue et  partage avec tous les biens qui sont là pour servir à tous. Ne pense pas que les biens t’appartiennent en exclusivité seulement parce que c’est toi qui les a accumulés. Donne-les à ceux et celles à qui ils appartiennent et qui en ont vraiment besoins. Donne-les aux pauvres. Cesse d’être vorace, tu y perds ton âme et ton humanité. Cesse d’être centré d’une façon obsessive sur toi-même, sur ton argent et le pouvoir qu’il te donne; cesse d’être insensible aux prix écologique que ton enrichissement comporte. Change l’orientation  de ton regard; change ta façon de penser. Adopte un nouveau style de vie, une nouvelle façon de te rapporter à la nature et à la planète. Assume l’attitude du respect, de la considération, du soin, de la protection, de la préservation, de l’admiration, de l’amour envers cette  Mère-Terre qui t’a généré, qui t’abrite, qui te nourrit et te permet de vivre. Au lieu de la tabasser, de la maltraîter, de la défigurer, de la spolier, de l’exploiter, d’être en guerre contre elle, vis dans une relation d’équilibre, d’harmonie,  de  symbiose et d’amitié avec elle ».

Voilà ce que Jésus dit à l’homme d’aujourd’hui qui se réveille finalement au souci de la Terre. Saurons-nous capables de nous de l’écouter? L’enjeu est grave: il s’agit de la vie ou de la mort de notre humanité.

BM -  2012

DU SENS A NOTRE VIE

L’HOMME QUI CHERCHAIT  UNE VIE ÉTERNELLE
( Marc 10, 17-30)


L’homme qui va à Jésus pour lui demander la vie éternelle est un homme angoissé et en même temps un homme hanté par la recherche d’un sens à donner à son existence. Il sent que dans la vie ce n’est pas tout que d’avoir de l’argent.
Cet homme qui possédait déjà tout, voulait posséder aussi la vie éternelle. Il savait que ses richesses ne pouvaient pas le protéger contre l’inexorabilité de la mort et de la perte inévitable de tout ce qu’il avait péniblement accumulé pour s’assurer un bonheur et un confort durable. Cet homme voulait trouver le moyen de surmonter la peur qui le poursuivait chaque fois qu’il pensait au caractère éphémère de son existence. Si avec l’argent on peut tout acheter, si avec l’argent tout est possible, pourquoi ne trouverait-il pas aussi la façon de se sauver d’une mort certaine et de prolonger indéfiniment sa vie, s’il est vrai que les religions promettent à leurs fidèles une vie éternelle?  

Cet homme possédait beaucoup de choses, mais il était surtout possédé par elles et par l’illusion du pouvoir que les richesses donnent. Cet homme religieux et prévoyant, qui a investi énergies, travail, temps et sacrifices pour bâtir sa fortune dans ce monde, ne néglige rien pour construire aussi sa fortune dans l’autre. Il sait en effet  que la religion promet le paradis et la vie éternelle à ceux et celles qui suivent ses règles. Tous les commandements de Dieu enseignés par la religion il les a observés depuis sa jeunesse. Il est donc riche d’argent et de mérites. Le paradis devrait donc lui être assuré. Et s’il va vers Jésus pour lui demander ce qu’il doit faire pour avoir une vie éternelle, ce n’est pas tellement parce qu’il espérait que Jésus lui indique le secret de la fontaine de jouvence, mais plutôt parce qu’il pensait être confirmé et approuvé dans sa conduite et ses choix. Il voulait être sûr d’être sur la bonne voie. Et de fait Jésus semble, au premier abord, lui donner raison. Il lui dit: «C’est bien, tu es dans la norme …  tu as le souci  de ton âme …  tu as le souci des commandements et des règles, mais il y a moyen de faire mieux…d’être mieux».  

Dans la vie de cet homme ce n’est pas sa richesse qui fait problème, mais l’attachement à la conviction que tout est possible avec le pouvoir que l’argent donne. Jésus cherche ici à faire comprendre qu’il n’en est pas ainsi. Ce qui sauve l’homme ce n’est pas la confiance qu’il met dans l’argent, mais la confiance qu’il met en Dieu. Pour ce qui regarde une vie réussie, une vie accomplie, une vie qui laisse des traces ici et dans l’au-delà, rien n’est possible à l’argent, mais tout est possible si l’on reste du côté de Dieu, affirme Jésus. L’Homme ne se reçoit que des mains de Dieu. L’homme ne peut être vraiment lui même que s’il s’attache à Dieu. C’est seulement en Dieu qu’il trouve son identité profonde et les fondements de son humanité. L’homme ne peut vivre une vie sereine, le cœur en paix, dépasser l’anxiété, l’inquiétude, la peur (causées par la constatation de sa vulnérabilité, de sa faiblesse foncière, de sa finitude et de sa mort inévitable), que par un acte de détachement total des sécurités que son angoisse a érigées autour de son existence et que par un mouvement de confiance et d’abandon total à Dieu. Dieu en effet est cette puissance d’amour et de bonté qui est là au fond de toutes choses, qui nous accueille inconditionnellement, qui nous aime et qui nous accompagne continuellement non pas pour nous faire mourir mais pour nous faire vivre.

Dans ce texte d’évangile, on dirait qu’en un certain moment Jésus est comme touché, ému par le souci de cet homme de donner plus de hauteur et de souffle à son existence et est comme emporté par le désir de lui faire sentir expérimentalement où réside le vrai trésor et la vraie richesse d’une vie durable. L’évangile dit que «Jésus posant le regard sur lui, se mit à l’aimer». C’est une affirmation renversante et unique  dans la vie de Jésus. Personne n’a eu la chance d’être aimé aussi explicitement et aussi directement par Jésus. En gratifiant cet homme d’une rencontre avec un amour absolument inconditionnel et gratuit, Jésus a essayé le tout pour le tout afin de rendre cet homme attentif et perméable à la seule richesse qui pouvait vraiment le combler et le sauver au-delà de toutes ses attentes : l’amour inconditionnel de Dieu auquel on fait totalement confiance.

Malgré son élan d’amour, Jésus n’a pas réussi à changer la vie de cet homme qui s’en va triste et solitaire. Cet anecdote de l’évangile veut nous faire comprendre que tant que nous restons attachés à nos biens et remplis de nos richesses, nous restons imperméables au courant de cet Amour de Dieu qui cherche à nous envahir pour nous faire naître à une nouvelle forme d’existence non plus blessée et détériorée par la peur et l’angoisse, mais  guérie et sauvée par la présence en nous de cette Énergie divine qui nous humanise et nous divinise, en faisant de nous des enfants de Dieu. Tant que nous resterons encombrés de nos choses, suffisants, centrés sur nous-mêmes au lieux d’être centrés en Dieu, nous resterons des êtres fondamentalement désaxés, avariés et donc« mauvais», car  seulement  Dieu  est bon , nous dit Jésus, et capable de rendre bons ceux et celles qui sont animés par son esprit  et lui confient leur vies.

Ce qui nous sauve et nous fait vraiment vivre, ce ne sont pas nos moyens humains ou nos richesses, mais notre pauvreté, c’est-à-dire le vide que nous avons créé en nous afin qu’il soit rempli de la présence divine. Ce qui nous sauve d’une vie insipide et insignifiante et donc d’une mort certaine dans le cœur de nos semblables, dans le temps et dans l’éternité,  ce n’est pas ce que nous sommes capables de retenir, mais ce que nous sommes capable de donner.

Fais donc de la place à Dieu dans ton cœur,-semble nous dire Jésus- laisse l’amour qui est Dieu envahir ta vie; libère-toi de tout ce qui peut empêcher Dieu d’y entrer. Fais de Dieu ton bien et les biens que tu as, remets les entre ses mains, c'est-à-dire donne-les aux pauvres. De cette façon tu te retrouveras avec un capital dans le ciel, un trésor qui produira pour toi de la vie éternelle.


MB - 2012


mercredi 3 octobre 2012

Matrimonio,separazione, divorzio,Gesù,la Chiesa...e la felicità della coppia

MATRIMONIO, SEPARAZIONE, DIVORZIO, GESÙ, LA CHIESA … E LA  FELICITÀ DELLA  COPPIA


“Al principio non fu così “ (Marco, 10,2-16)



Davanti a questo testo, di solito il prete che fa l’omelia si lascia andare ad un bel fervorino sulla bellezza dell’amore e del matrimonio cristiano istituito da Dio e coglie  l’occasione per ricordare ai coniugi cristiani  presenti, caso mai l’avessero dimenticato, il dovere della fedeltà ed  il carattere indissolubile del loro  matrimonio. Riflettendoci bene però, penso che a voi non serve a questo tipo di predica. Non soltanto  perché si tratta, in fondo, di principi e di  insegnamenti  che  conoscete a memoria, ma soprattutto perchè questo discorso non vi riguarda più.  Infatti  la maggior parte dei coniugi qui presenti sono delle persone di étà  avanzata e che hanno al loro attivo una lunga esperienza di vita coniugale e matrimoniale che si può considerare  riuscita e anche, tutto sommato, felicemente vissuta, anche se è stata inevitabilmente attraversata da  momenti duri e difficili.

 Per esperienza però,    che molti  genitori anziani  vivono spesso dei veri drammi nel loro cuore a causa dei figli.  Infatti, se il loro matrimonio  è stato solido, se ha resistito alle prove, alle difficoltà, all’usura del tempo e dei sentimenti, spesso questi genitori non possono dire altrettato del matrimonio dei loro figli. Quanti  genitori di una certa età  mi hanno  confidato la loro tristezza, il loro dispiacere, la loro angoscia, loro preoccupazioni, il loro senso di impotenza  per la situazione di  figli sposati,  ma che dopo qualche tempo si sono separati o  divorziati o abbandonati dell’altro coniuge. Genitori che magari avevano stravisto per il figlio o la  figlia, che avevano sognato per loro una vita piena di successo e di felicità e che all’improvviso si vedono davanti  all’evidenza di un matrimonio  che si è rivelato un fiasco e un disastro. Questi genitori spesso si sentono colpevoli per i loro figli. Pensano che forse non sono stati dei buoni genitori , dei buoni educatori; che non sono stati  dei genitori abbastanza vigilanti, abbastanza perspicaci; pensano che non hanno forse saputo guidarli bene, metterli in guardia, consigliarli. Si sentono quasi responsabili dello sbaglio che il figlio o la figlia hanno commesso sposando quell’uomo o quella donna che poi hanno dovuto lasciare. Ho incontrato recentemente una donna, molto religiosa, profondamente credente, che piangeva ed era angosciata per la situazione della figlia separata e divorziata,  la quale però si era costruita una nuova famiglia  e viveva ormai felice e contenta con  l’uomo della sua vita. Ho chiesto a quella signora: “Ma perchè  piangi, se tua figlia è felice ?”. “Ma padre -  mi ha risposto-  ma come? Non sa che secondo la morale cattolica, mia figlia vive in concubinato, vive nell’immoralità e nella  lussuria e dunque in uno stato permanente di peccato? Non si rende conto che la sua anima è in pericolo? Che non può accostarsi ai sacramenti, che quando va a Messa non può  fare la comunione perche la Chiesa la esclude e la condanna e che se muore in questo stato, rischia d’andare all’inferno per tutta l’eternità ? “

 Si, certo, conosco questo insegnamento della Chiesa e la sua posizione ufficiale a questo riguardo. Sò tutto questo. Eppure, dentro di me, c’era qualcosa che mi impediva di essere d’accordo in tutto con i propositi di quella mamma spaventata. Dentro di me, qualcosa mi diceva che se Dio esiste, se Dio è un essere buono, comprensivo, misericordioso, sensibile,  «umano», paterno, come Gesù ce lo ha presentato,  non può certo essere così  severo nei confronti di quella giovane donna che aveva finalmente trovato la sua strada e quella della sua felicità con un altro uomo. Sono dunque convinto che i genitori dei figli separati e divorziati hanno bisogno di sentire un altro genere di discorso di quello che sentono di solito in chiesa o dalla bocca di certi ecclesiastici convinti di saperecome Dio la pensa riguardo ai problemi di coppia. Cerco d’immaginarmi il discorso che farebbe Gesù, se fosse qui al mio posto, lui che diceva:”Io non sono venuto per i buoni, per i perfeti, per i giusti,  per quelli che non hanno problemi, ma per i peccatori: per quelli cioè che escono dalla norma, per quelli che sono differenti, per quelli che vivono situazioni difficili, penose, difficilemente sopportabili”. E ancora: “Non sono i sani ad aver bisogno del medico, ma gli  ammalati …. Andate ad imparare cosa significhi questa frase della Bibbia, attribuita a Dio e  che dice: “Mi sono stufato dei vostri sacrifici, delle vostre osservanze, dei vostri riti, delle vostre preghiere …Ciò che voglio  è la misericordia, la compassione, il perdono, le braccia aperte a chi sbaglia, una  porta sempre spalancata  per chi è stato maltrattato, ferito e provato dalla vita” .

Ed io, prete, suo ministro, farei un discorso diverso? Allora, invece di fare l’elogio del matrimonio riuscito e del suo carattere e sacro e indissolubile voluto da Dio, voglio cercare di sdrammatizzare il matrimonio fallito, allo scopo di recare un certo conforto, una certa serenità e una certa tranquillita di spirito ai genitori di figli divorzati che si rodono il fegato quando pensano a loro.

Sì, è vero che nel vangelo di oggi Gesù parla dell’unione matrimoniale come di un legame che dovrebbe essere stabile, definitivo, indissolubile. Sì, è vero che quando due giovani si amano e si mettono insieme dovrebbero amarsi, rispettarsi per tutta la vita e dovrebbero dunque in linea di principio stare sempre  insieme, specie se hanno avuto dei bambini. Ma Gesù, dicendo ed insegnando che l’amore dovrebbe essere eterno e che il matrimonio dovrebbe durare fino alla morte, propone videntemente un ideale, un sogno di vita ; esprime ciò che sarebbe idealmente auspicabile; insegna come i suoi seguaci dovrebbero teoricamente comportarsi se fossero esemplari, senza difetti,  avanzati in santità e perfezione e in un mondo perfetto e senza male.  Gesù insomma dice ai suoi come dovrebbe essere un matrimonio perfetto, così come in altre parti del vangelo egli parla di come, in linea di principio, dovrebbero essere o agire i suoi discepoli per essere perfeti come Dio è perfetto. Conoscete il discorso sulla montagna : “Beati i poveri, beati i pacifici, beati  quelli che soffrono, che sono perseguitati...”   I suoi discepoli dovrebbero dunque essere poveri, distaccati, dai beni materiali, puri di cuore, non-violenti, (se ricevi uno schiaffo porgi anche l’altra guancia);  sempre disposti al perdono; pieni d’ amore verso tutti , i nemici compresi; sempre impegnati a fare il bene e a costruire un mondo più fraterno, più umano,  più giusto.... “Se il tuo occhio, se il tuo braccio  ti spingono al male, se sono occasione di scandalo... cavalo, taglialo..!”   Quanti bei principi, quanti  bei valori, quanti begli insegnamenti troviamo sulla bocca di Gesù che, se attuati,  trasformerebbero il mondo e la società in un vero paradiso!



Ma Gesù sa che nella realtà le cose avvengono diversamente. Sa che gli uomini non sono degli stinchi di santo. Egli conosce bene la natura umana. Sa cosa c’è dentro l’uomo. Sa che gli uomini  si sbagliano; che sono deboli, fragili, interiormente bacati, egoisti, instabili; sà che sono spesso psicologicanete sbilanciati, geneticamente e socialmente condizionati; sà che a volte tutto un concorso di circostanze, di pressioni, di condizionamenti, possono spingere le persone a prendere delle decisioni affrettate, a fare delle scelte sbagliate che  rovinamo più tardi la loro  vita. E tutto questo senza che ci sia colpa, senza che nessuno sia veramente  responsabile. Fare degli errori, ingannarsi;  sposare la persona sbagliata, può capitare a tutti, senza colpa di nessuno. E che fare se la persona sposata è quella sbagliata? Che fare, se dopo il matrimonio, il  coniuge  si rivela completamente  diverso da quello che sembrava ? Che fare, se si rivela egoista, violento, nevrotico, psicopatico,se si ubriaca, se è infedele, se è violento, se batte la moglie ed i figli, se è un delinguente....Che fare ?  Pensate davvero che il il Signore imponga o esiga che la moglie battuta e terrorizzata dal marito violento o psicopatico gli rimanga ugualmente accanto, a rischio della sua vita, a rischio della sua incolumità e della sua salute fisica e psicologica, soltanto perché la Chiesa cattolica ha deciso e stabilito che il matrimonio deve essere indissolubile ?

Nonostante  che Gesù proponga come ideale un matrimomio indissolubile; malgrado che la morale cattolica faccia dell’indissolubilità  del matriminio un precetto obbligatorio per tutti i cristiani, ci sono dei casi, ci sono delle circostanze in cui osservare questa legge adrebbe contro la volontà e le intenzioni di  Dio. Ci sono dei  casi in cui  il bene delle persone obbliga in coscienza a non rispettare questa legge ecclesiastica. Ci sono dei casi in cui la situazione familiare è diventata talmente un incubo;  in cui  le relazioni tra i coniugi si sono talmente degradate;  dei casi  in cui  la vita a due è diventata talmente insostenibile, che l’unica soluzione possibile per non impazzire, per poter continuare a vivere,  è al separazione ed il divorzio. Ci sono dei casi, cioè, in bene delle persone deve passare davant all’osservanza delle leggi. Ci sono dei casi in cui la separazione ed  il divorzio diventano quasi una necessità ed un obbligo morale, perché costituiscono per i coniugi  l’unica via di scampo che permetta loro di continuare ad avere una qualità di vita che sia ancora  accettabile e sostenibile. Anzi, a volte, la separazione ed il devorzio appaiono ai coniugi come un dono del cielo ed una grazia di Dio, perché sono il solo modo che hanno per evitare una vita d’inferno.

Allora, anziani genitori qui presenti,  non piangete sulla condizione dei vostri figli separati e divorziati. Non hanno bisogno né del  vostro rammarico, né tanto meno del vostro biasimo. Hanno invece bisogno della vostra simpatia, della vostra comprensione, del vostro appoggio e, perché  no, della vostra approvazione.  Perchè sono degli esseri che sono stato provati,  feriti  dalla vita. Sono delle persone che soffrono perché hanno subito delusioni, smacchi, sconvitte. Sono delle persone che sanno d’aver sbagliato e di vivere una situazione anormale;  non hanno quindi bisogno di sentirsi ulteriormente oppressi  sotto il peso del nostro giudizio, della nostra critica o della nostra condanna. L’importante non è tanto che vivano a qualunque costo, ma che vivano felici. Ricordiamoci che non esiste più né matrimonio né sacramento quando sono  devinitivamente scomparsi il dialogo, la comprensione, l’intesa e l’amore.

Ricordiamoci che Gesù non è venuto per i perfetti, ma per i peccatori. Non è venuto per  congratularsi,  per  approvare quelli  che sono in regola,  quelli che sono nella norma, quelli che vivono senza problemi all’interno dell’ovile, ma per cercare la pecora diversa, sbandata, sviata, persa, ferita. Ricordiamoci dell’attitudine del padre della parabola evangelica che apre le braccia al figlio scapestrato che ha voluto  fare di testa sua, che si è ferito, che ha sbattuto la testa contro la dura realtà dell’esistenza. La chiesa non è fedele allo Spirito di Gesù  quando chiude le sue porte ai divorziati risposati. Se i genitori cristiani sono comprensivi e misericordiosi, forse i figli divorziati riusciranno a perdonare più facilemente alla Chiesa la sua intransigenza,  la sua severità  e la sua condanna.    

MB