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dimanche 8 juillet 2012

LE "PÉCHÉ" ? C'EST QUOI ÇA ?


CELUI QUI PEUT NOUS PLONGER DANS UN BON ESPRIT


L’Évangile  nous raconte le témoignage d'un certain Jean le Baptiseur (ou Jean le Baptiste) qui, voyant  venir Jésus, le présente aux gens qui l'entourent  par ces mots:«Voici l’agneau de Dieu  venu enlever le "péché" qui se trouve dans le monde!» L'appellatif d'agneau est une référence évidente à l’agneau pascal consommé par  les hébreux à Pâques en mémoire de leur libération de l’esclavage d’Égypte. Selon la légende biblique, le sang d’un agneau  avec lequel les hébreux  avaient marqué  les  portes de  leurs maisons, les sauva de l’ange exterminateur envoyé par Dieu pour frapper les enfants aînés des égyptiens. Depuis ce temps, à Pâques, chaque famille juive tue et mange un agneau en souvenir de cet événement et en signe de reconnaissance pour la libération obtenue. Dans la pensée et la culture religieuse juive du temps de Jésus, l’agneau, et surtout le sang de l’agneau, étaient devenus un symbole de libération et de liberté et préconisaient  cette autre libération que le futur Messie aurait accompli  lors de sa venue imminente.


En pointant  Jésus comme  l’agneau de Dieu,  Jean le Baptiseur veut, de toute évidence, présenter Jésus comme celui qui accomplit et réalise la libération  contenue dans la symboliques de l’agneau pascal. Il reconnait en Jésus celui qui libère, c’est à dire, le messie attendu, celui qui, par sa vie donnée et son sang répandu,  sèmera dans notre terre et dans notre  humanité les germes d’une liberté possible et accessible à tous ceux et celles qui auront les portes de leur demeure marquée par le signe de l’agneau. Une claire  allusion  au mystère de la foi chrétienne et du  baptême chrétien  par lesquels les croyants ont été marqués à tout jamais comme  disciples du Seigneur.


Jean le baptiseur  indique Jésus comme l’agneau qui enlève le péché du monde. Si le mot  «péché» dans notre culture moderne, laïque et sécularisée, sent  le vieux, le périmé,  l’indigeste, toutefois les phénomènes et les faits  que ce terme démodé indique, sont bien réels. Ce terme archaïque indique  tout ce qui dans l’homme l’empêche de s’accomplir comme personne, de s’épanouir et d’être heureux. Il indique alors tout ce qui dans l’homme est  cause de mal et de souffrance pour lui et pour la société. Il indique tout ce qui est source de désordre, d’aliénation, d’égarement, de division, de peur et de souffrance.  Il indique tout ce qui, en l’être humain et en notre monde,  mène vers sa faillite et sa  perte. Le péché est ce qu’Albert Camus décrit comme ce  « nœud de vipère» que chacun de nous entretient et nourrit à l’intérieur de lui même. Le péché est ce que les Évangiles appellent  «les mauvais esprits» qui hantent et harassent les personnes et contre lesquels Jésus a lutté tout  au long de sa vie. Le péché est ce que la théologie et la culture  religieuse juive et chrétienne ont personnifié dans les démons, les diables, les  Satan qui gonflent notre ego, nourrissent nos appétits et notre cupidité, suffoquent en nous la capacité de la gratuité et du don (de nous-mêmes et de l’amour désintéressé…)  et qui  bien souvent transforment notre vie  en un enfer de solitude, d’égoïsme, d’indifférence,  de haine et de violence. Ce «péché»,  ces «démons»,  s’ils ne sont pas dépistés et pourchassé , finissent  toujours par nous perdre ou par transformer nos vies en des terribles gâchis.


Et ne pensons pas, nous qui sommes ici, nous qui sommes de bons chrétiens pratiquants, qui venons à la Messe chaque dimanche et qui communions au Corps eucharistique du Seigneur, ne pensons pas d’être totalement libérés du péché et que nous ne sommes pas hantés par les démons et les mauvais esprits. Nous sommes tous porteurs de mauvais esprits. Le NT nous le confirme en toutes lettres:« Si nous disons : " Nous n'avons pas de péché ", nous nous abusons, la vérité n'est pas en nous. Si nous disons : " Nous n'avons pas péché ", nous faisons de Jésus un menteur, et sa parole n'est pas en nous. (1Jean 1,8-10) et Jésus nous le confirme à son tour: «Que celui qui se croit sans péché, lance la première pierre». Il suffit de regarder en nous avec un œil humble, honnête et objectif pour  découvrir la vérité de ces paroles.


Si vraiment Jésus est celui qui vient ôter ce «péché», voilà qu’il est  nécessairement proclamé ici comme celui qui a le pouvoir de nous sauver, nous, notre humanité et notre monde, et de nous sauver dans le sens le plus complet et le plus réel du terme. Les évangiles ne sont que le récit de cette lutte incessante de Jésus contre  ces esprits  mauvais qui nous tourmentent  et qui cherchent à nous détruire.


Jésus possède le pourvoir de les chasser et de nous en libérer, parce qu’il possède, lui, le bon esprit, un esprit sain et saint, un esprit qui n’est pas le produit d’un cœur endurci, égoïste, détérioré, perverti, mais un esprit qui est le produit de Dieu lui-même. Il possède un Esprit qui lui vient de Dieu, donc un esprit qui peut être qualifié de « saint »   et qui, passé en nous, constitue le médicament divin  qui produit le miracle de notre guérison, de notre libération et de notre salut.

C’est cela que Jean le Baptiseur veut signifier lorsqu’il s’exclame à propos de Jésus: « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel… et demeurer sur lui…. Celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit: l’Homme sur qui tu verras l’Esprit descendre du ciel et demeurer  sur lui , c’est celui qui a le pouvoir de plonger les hommes dans l’ Esprit bon et saint qui pourra les guérir de l’intérieur et les transformer en des êtres meilleurs.»

Il est évident que si nous voulons être libéré du «péché» il faudra remplacer nos esprits mauvais par l’esprit bon et sain de Jésus ; esprit qui pourra être transfusé en nous, si dans une attitude de foi et de confiance,  nous serons capables de nous attacher a Lui et de le choisir toujours et à nouveau comme notre guide, notre model et notre Maître.


Alors seulement nous constaterons qu’il est aussi et véritablement notre Sauveur.


BM




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