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jeudi 27 décembre 2012

LE MEILLEUR EST ENCORE A VENIR


UN  NOËL D’ESPÉRANCE


Pendant la préparation à la fête de Noël qui a lieu au cours d'une période de quatre semaines appelée «temps de l’Avent», nous, les chrétiens, sommes invités, à maintes reprises, à entrer dans un mouvement de conversion, c'est-à-dire, de renouvellement et de transformation intérieure et à assumer une attitude d’ouverture, de désir, d’attente et d’espérance. Il est, en effet, très important d’être convaincus et, surtout, de ressentir que nous sommes des personne qui souffrent d’un manque; que nous n’avons pas tout, que nous sommes fondamentalement des pauvres, des êtres imparfaits et donc perfectibles, que nous avons toujours du chemin à parcourir pour atteindre le plein épanouissement de notre potentiel intérieur et la cîme de la montagne où nous pourrions avoir la révélation d’une présence divine dans notre existence. Il est important de croire que le meilleur de nous est encore à venir, qu’il est en train de fermenter, qu’il est en avant de nous, et que la vie et le temps qui nous sont alloués servent justement pour nous permettre d’atteindre cette meilleure partie de nous-mêmes que la foi chrétienne qualifie comme le «Christ en nous». C’est pour cette raison que l’attente et l’espérance sont la posture de base du chrétien qui, en tant  qu'homme et croyant est constamment dans l’attente (et dans l’espérance) que quelque chose de grand et de divin naisse et advienne dans sa vie.
Si l’espérance est la foi à son meilleur, comme le disait si bien Charles Péguy, serait-elle réservée seulement aux croyants, à des élites, aux adeptes de la religion ou d’une religion ? Qu'en est-il des autres ? Que reste-t-il pour les autres? Ceux qui ne se retrouvent pas ou ne se retrouvent plus dans les grandes traditions religieuses? Ceux qui refusent de croire? Ceux qui dans la religion qui est la nôtre, ont été marginalise à cause de leur orientation sexuelle? Ceux à qui on refuse l’eucharistie à cause d’un échec matrimonial? Ceux qu’on exclut parce qu’ils sont en opposition ou en désaccord avec l’autorité de leur Église? Y-a-t-il pour ceux-là une possibilité de croire et d’espérer?

À l’origine de la fête de Noël, les chrétiens du 4è siècle, en récupérant la fête de la lumière (Natalis Solis invicti  ou fête du soleil renaissant), célébrée dans l’empire romain, à l’occasion du solstice d’hiver, ont voulu signifier que Dieu s’humanise dans la naissance de Jésus de Nazareth que les chrétiens ont considéré comme leur lumière et comme l'incarnation de la présence de l'Esprit de Dieu dans notre humanité. Cette  lumière renaît sans cesse à travers les chrétiens de tous les temps qui sont animés par l'Esprit de leur Seigneur. C’est pourquoi à Noël nous les chrétiens nous  continuons à célébrer la renaissance de la lumière. Noël, pour nous, c’est plus que des mots à connotation religieuse; c’est plus que des souhaits d’occasion; c’est plus qu’un sapin, qu’une couronne ou qu’un cantique. Noël, c’est  croire en la présence de Dieu en notre monde et en notre histoire, présence qui est là pour nous libérer et nous faire espérer en la possibilité de quelque chose de meilleur en avant de nous, pour nous, pour notre humanité et pour notre monde. Nous tuons Noël lorsque nous refusons à quiconque de vivre de cet espoir. Lorsque par nos lois, nos préjugés, notre intolérance, notre intransigeance, notre étroitesse d’esprit … nous empêchons à beaucoup de gens qui vivent des situations de détresse et d’angoisse physique ou spirituelle, de croire et d’espérer qu’il y a toujours une lumière au bout de leur nuit;  une Présence vivante et aimante qui veille sur eux et qui les accueille toujours, une deuxième chance qui leur est donnée.
Par sa vie, par son action, par son son engagement constant à soulager la souffrance des hommes, par  sa parole libératrice, par le don de soi-même jusqu'au sacrifice de sa vie, Jésus de Nazareth a été le signe le plus saisissant de cette présence paternelle et tendre d'un Dieu qui veut prendre soin de tous ses enfants, spécialement de ceux et celles qui ont le plus besoin d'attentions, de bonté et d'amour. C'est aussi notre mission, en tant  que ses disciples. Comme Jésus, nous devons êtres des relais de cet amour divin désormais présent dans notre monde. Sans cela, à quoi sert-il de croire que le Christ est toujours vivant et qu’il est là au milieu de nous? Nous avons son esprit, donc nous continuons son oeuvre. Et pour être comme lui, il faut aller aux endroits qu’il aime fréquenter. Il n’aime pas les églises et les cathédrales; il a en horreur les palais et les châteaux. Il préfère les taudis, les prisons, les hôpitaux; il se promène dans les rues de nos villes, il s’arrête dans les quartiers défavorisés, il fait une halte chez les pauvres. Il habite les personnes dans ces lieux où se vivent l’entraide, le partage, le pardon, la communion et l’amour. Il nous le dit clairement: « À chaque fois que vous avez nourri, donné à boire, visité, soigné, libéré, soulagé un petit parmi mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ... et vous aurez posé un geste qui a fait avancer un peu plus la construction du royaume de Dieu sur terre ».

À l’occasion de Noël, je nous invite à l’ouverture, à la transparence, à la tolérance, à la reconnaissance et à l’espérance. Parler d’espérance aujourd’hui, c’est d’abord reconnaître que le Christ est toujours vivant au cœur du monde à travers son esprit, à l'oeuvre dans la vie de ses disciples; que Dieu continue de se révéler dans l’histoire humaine avec ses réalités contemporaines et que sa Parole nous libère du joug et des fardeaux que les religions ne cessent de nous imposer.
De la naissance à la mort, les croyants d’aujourd’hui, dans leurs situations particulières, dans leurs réalités quotidiennes, ont besoin d’une parole de réconfort, une parole qui les stimule, qui les interpelle, une parole qui libère et qui fasse espérer.
Joyeux Noël !

MB


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