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mardi 25 décembre 2012

LA BONNE NOUVELLE DE NOËL


L’ESPRIT DE NOËL
(Luc 1, 39-45)


Dimanche dernier, nous avons parlé de la joie. Nous disions combien il est difficile de nos jours de vivre en paix avec nous-mêmes et avec les autres, en gardant le sourire sur nos lèvres. Nous disions que, malgré tout, la joie devrait être un élément essentiel du chrétien. Nous nous sommes rappelé que la raison de la joie chrétienne vient du fait que notre foi  nous dit que nous sommes  des personnes qui ont été visitées par Dieu lui-même; que nous pensons que Dieu est avec nous ; qu’il est entré dans notre histoire; qu’il s'est incarné dans nos vies et que nous sommes aimés, protégés, sauvés par lui. Comment avoir peur, être angoissés, ressentir de la tristesse, se croire en détresse,  lorsqu’on est convaincus que Dieu est avec nous, près de nous, qu’il est présent dans nos vies et qu’il peut les transformer en un chant de joie et d'allégresse, si seulement nous sommes capables d’ouvrir notre cœur et notre esprit à l'influence de sa grâce et de l'action de son Esprit?

Nous sommes désormais à la veille de Noël.  Probablement beaucoup d'entre nous viennent juste de terminer la corvée de la tournée dans les magasins  pour l’achat des cadeaux, pour le réveillon ou le dîner de Noël. En faisant vos emplettes vous vous êtes peut-être rendus compte quelles sont les raisons que notre société de consommation propose pour nous  rendre heureux en ce temps des fêtes. Selon la publicité que nous voyons dans les centres d’achat, dans les rues, sur les journaux, à la télévision, qu'est-ce qu’on doit faire pour passer un joyeux Noël ? Nous devons dépenser, acheter, avoir. La société de consommation semble nous dire: «Plus vous recevrez de cadeaux, plus vous aurez de la bonne  bouffe, plus votre repas de Noel sera recherché, riche et copieux; plus vous aurez de lumières et de décorations dans la maison et à l'extérieur ; plus votre arbre de Noël sera énorme et bien fournis ... plus vous serez heureux; plus votre Noel sera réussi et plus vous serez des personnes comblées et réussies.  

Dans ce climat, aucun appel à l’intériorité, aucune aspiration spirituelle, aucune vision  transcendante. Ce Noël commercial  est une insulte à la dignité de l’homme. Ici l’homme est avili, abruti, car réduit à sa seule dimension organique d’animal avec des besoins physiologique. Aucune allusion au Noël chrétien, au mystère d'un Dieu qui s'approche de l'homme, qui vient et qui est présent dans notre monde. Partout,  uniquement la grotesque figure du Père Noël, inventé exprès pour nous faire oublier l'Enfant de Bethléem et pour annuler le message de salut contenu dans la célébration chrétienne de Noël.

Ce Noël païen, est loin de produire la félicité qu’il promet. Il produit, au contraire, des fruits de tristesse, d'amertume, de déception, de souffrance et de solitude. En effet, combien sont-ils ceux et celles qui ont vraiment accès à cette abondance de biens matériels que notre société  présente comme nécessaire à notre bonheur? Si un Noël heureux et réussi est seulement celui que l’on passe en faisant  bombance, qu’en est-il alors du Noël des pauvres, des démunis, des laissés pour comptes, des sans-abri, des personnes seules, des malades sur un lit d'hôpital? N'y aura-t-il pas de Noël pour eux? Ne sera-t-il jamais Noël pour eux?  Comme vous pouvez le constater, ce Noël présenté par la société de consommation est seulement une célébration de riches et pour riches. C'est un Noël qui discrimine, un cadeau empoissonné, un événement injuste, puisqu’il exclut de la joie, du bonheur et de la fête ceux qui en ont le plus besoin. Face à ce Noël païen, les pauvres ne peuvent que se sentir tristes et malheureux.

            Et voilà alors l'Évangile d’aujourd'hui! Un beau récit qui nous permet de découvrir le vrai sens de Noël. La rencontre entre Marie et sa cousine Élisabeth, enceinte de Jean, est tout un cri ou plutôt un chant de ravissement, d’euphorie, de jubilation d’émerveillement  et de reconnaissance. Même le bébé frémit de joie dans le ventre d'Élisabeth. Ces deux femmes sont une fournaise bouillonnante de sentiments. Et elles sont dans cet état parce qu’elles portent dans leurs entrailles la certitude que quelque chose d'extraordinairement grand et important est en train de se réaliser en ce monde. Parce qu'elles croient que le monde désormais ne sera plus la même. Parce qu'elles savent que Dieu a choisi de venir, que Dieu est présent, que Dieu est ici.

 Ces deux femmes folles de joie qui sont-elles? Deux simples paysannes, pauvres,  inconnues de tous, sans éducation; deux femmes que personne pourrait distinguer des autres femmes. Elles représentent ce qu’il y a de plus normal et de plus banal au monde…et elles n’ont pas besoin de posséder, d’avoir, de vivre dans la richesse et le  luxe pour être heureuses. Elles sont riches seulement de leur foi. Et c’est cette foi qui constitue la source de leur bonheur. Et à cause de cette foi, elles ont le sentiment que Dieu est présent dans leur vie et qu’il fait désormais parti de leur amour. Elles sont heureuses parce qu’elles ont découvert le vrai sens de Noël: Dieu est avec nous!

Voilà ce qui est toute une bonne nouvelle! Marie et Élisabeth nous disent : Voici, tu peux être heureux, même si tu es pauvre et infortuné. Tu peux faire de ta vie un magnifique succès, même si tu n’as rien. Même si tu vis dans un appartement délabré, un pays froid et sans poésie, tu peux être plus comblé qu’un roi. Si on vous disait : tu es heureux  parce que tu as plein d’argent en banque, une belle maison, une grosse voiture, une femme séduisante et de beaux enfants, et en plus un grand arbre de Noël dans le salon  et plein de  bouffe dans  le frigidaire… qu’est-ce qu’il y d’extraordinaire dans une nouvelle comme celle-là ? Où serait la bonne nouvelle de Noël ?  Quelle bonne nouvelle dans un Dieu qui donne la paix et le bonheur à ceux qui sont déjà heureux? Non: l'inouï est tout le contraire! C'est l'annonce que le bonheur est aussi accessible aux pauvres; plus encore, qu’il est accessible surtout aux pauvres, parce ce sont eux les plus disponibles, les plus libres, les  plus accueillants, et sans doute aussi,  les plus  ouverts à accueillir dans leur vie le mystère d’une présence divine qui les ennoblit, les élève et les sauve.

MB

(4e dim. Avent, C )



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