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dimanche 16 décembre 2012

LA JOIE EST-ELLE ENCORE DE MISE ?

SOYONS DANS LA JOIE



Dans la liturgie de l'église catholique le troisième dimanche de l'Avent est appelé le dimanche de la joie. Les fidèles sont invités à être heureux. La liturgie rappelle l'importance d'affronter la vie avec une attitude positive, optimiste, et la nécessité d’être des personnes souriantes, pétillantes de joie et de bonne humeur. Quelle chance lorsque dans notre vie nous pouvons être entourés de ce genre de personnes ! Elles rendent notre existence beaucoup plus saine et agréable! Cet appel à la joie est particulièrement pertinent de nos jours, parce que dans notre monde se font toujours plus rares les gens heureux, capables de dégager spontanément et gratuitement de la  joie et de l’enthousiasme. Bien sûr, on trouve des gens souriants mais combien de fois ce sourire est spontané, authentique, désintéressé?  Bien sûr les secrétaires dans les entreprises, les commis dans les magasins, les hôtesses de l’air, les employés chargés de l’accueil des clients dans les entreprises vous offrent parfois un sourire, mais souvent le sourire, la disponibilité, la gentillesse de ces gens font partie de leur travail, de leur tâche; c’est un sourire obligé, commandé, payé ... ce n‘est pas toujours  un sourire  gratuit, spontané… 

Malheureusement, nous devons admettre que le monde, la société, le milieu dans lequel nous vivons ne nous encouragent pas à être ouverts, confiants, souriants. Le climat dans lequel nous vivons nous amène à être craintifs, soupçonneux, méfiants, à d'adopter, comme règle de conduite, le principe selon lequel on ne doit jamais faire confiance à personne. C’est la première recommandation que les parents responsables font à leurs enfants. Le monde dans lequel nous vivons, les valeurs que nous poursuivons, le style de vie que nous menons ne favorisent certainement pas la sérénité et la tranquillité d'esprit, mais plutôt la méfiance, la nervosité  l’agressivité, le stress, le mécontentement à cause de la lutte pour l’avancement, les pressions que nous subissons; les besoins que nous nous créons et dont la satisfaction est considérée comme une condition indispensable à notre bonheur.

En outre, dans notre monde les bonnes nouvelles réjouissantes rapportées par les medias de communication et les réseaux sociaux sont rares, alors que nous sommes continuellement  bombardés par les mauvaises nouvelles qui font les manchettes  des journaux et de  la télévision: en Italie, cette crapule de Berlusconi veut se représenter au poste de premier ministre; en Syrie, Bachar-al-Assad veux empoisonner au sarin (un poison 500 fois plus toxique que le cyanure) les rebelles pour en finir avec la révolte; en Europe, l’endettement des États, dû à la crise économique risque de causer la faillite de plusieurs Pays; la sécurité humaine est menacée par le terrorisme, la course aux armements et les arsenaux toujours actifs des armes nucléaires; la stabilité de notre travail et de nos salaires est mise en péril par la concurrence asiatique; nos économies personnelles fondent comme neige au soleil à cause des taux d’intérêts  insignifiants offerts par les institutions financières; à cause des compressions budgétaires, notre système de santé est boiteux, il y a pénurie de médecins; les urgences sont bondées; les hôpitaux manquent de lits, de personnel, d'équipements modernes; il devient toujours plus compliqué de se faire soigner adéquatement, à moins de pouvoir se permettre des cliniques privées; la vie sur notre planète est en danger à cause de la pollution, le réchauffement climatique et la destruction progressive des écosystèmes,…. Et on pourrait continuer la liste des mauvaises nouvelles…
Et comme se réjouir de la situation de notre Église catholique ! Une Église en perte continuelle de vitesse auprès de la modernité; une Église en perte continuelle de crédibilité auprès de nos contemporains et qui croit se rattrapper en ce domaine en instituant une «Année de la foi»!  Alors qu’il serait nécessaire de procéder courageusement à des reformes concrètes, à des changements radicaux d’attitudes, de mentalité, de critères de vérité, de méthodes de direction, de lois à l’intérieur de l’institution ecclésiastique. Alors  qu’il serait nécessaire d’adopter une attitude plus positive, plus ouverte et plus accueillante face aux valeurs et aux acquis de la modernité, au  lieu d’assumer l’attitude de la victime incomprise, critiquée, délaissée, abandonnée et persécutée par cette société séculière, hostile, anticléricale,  malade d’individualisme et de relativisme! Alors qu’il serait nécessaire d’entrer avec confiance dans le XXI siècle, au lieu de rester obstinément  arrimé  au XI siècle, c’est-à-dire à une foi, à des traditions, à des formulation dogmatiques, à des façons de faire moyenâgeuses et donc  complètement insignifiantes et dépassées  pour les gens de notre temps. Alors qu’il serait nécessaire de trouver un nouveau langage pour transmettre l’évangile dans des mots et des concepts compréhensibles à l’homme d’aujourd’hui. Alors qu'il faudrait cesser de vouloir se considérer une super monarchie religieuse au pouvoir totalitaire et absolu qui se croit infaillible, qui pense tout savoir et qui croit pouvoir tout diriger et tout contrôler parce qu'elle a la la ferme conviction  d'être le  seul instrument du salut pour toute l'humanité .
Si nous vivons dans l’insatisfaction, dans l'incertitude du demain; dans la peur de ne pas être à mesure de conduire une vie décente; si nous craignons pour notre avenir et celui de nos enfants;s’il nous manque la sécurité et la sérénité… comment vivre avec le sourire sur les lèvres et être heureux? Une telle attitude ne serait-elle pas plutôt un signe d’inconscience et d’irresponsabilité? Parfois j'ai l'impression que nous sommes en train de bâtir un monde où la gaité, le sourire, la joie, la célébration et la fête sont en train de disparaître. J’ai l’impression que nous vivons dans un monde hargneux, décoloré, sombre et triste. Un monde dans lequel les gens n'osent plus se regarder amicalement dans les yeux et montrer à l’autre un visage complaisant, joyeux, souriant. Essayez de regarder une personne dans le visage, de lui dire «bonjour» ou de sourire à un inconnu rencontré dans la rue, dans le métro ou dans un centre commercial ....vous verrez qu’on vous prendra presque immanquablement pour un «bizarre» ou un excentrique; le plus souvent, votre sourire ou votre salut surprennent, ne sont pas appréciés, risquent d’être même mal interprétés et même susceptibles de devenir dangereux pour vous. Les gens sont tellement méfiants, ont tellement peur, ont tellement été privés d’amour qu’ils sont surpris du moindre geste de bienveillance et doutent de la sincérité de toute manifestation gratuite de gentillesse et de bonté, quand elle n’est pas prise comme une approche douteuse ou malsaine ou une plaisanterie de mauvais goût ...
Pourtant, notre monde a tellement besoin de joie, d’amour, de confiance, de fraternité! Nous avons tellement besoin de faire tomber autour de nous les barrières de la méfiance et de la peur! Je pense que c’est cela la tâche fondamentale que Jésus a laissé à ses disciples et qui devrait donc nous caractériser en tant que chrétiens. Avant de mourir, Jésus  a prié son Père pour que nous soyons toujours dans la joie et que cette joie que nous portons dans le cœur soit pleine (Gv.15,11;16,22;17,13). Le chrétien pour être fidèle aux consignes du Maître doit  donc être un semeur de joie, un architecte de sérénité et de paix autour lui. Et cela à cause du fait que le chrétien est une personne fondamentalement en paix avec lui-même, fondamentalement heureux dans son cœur, fondamentalement satisfait de sa condition d’homme (et de femme) transformé par la rencontre avec  le Maître de Nazareth, rénové, ressuscité à une vie nouvelle, libéré de la peur, de l'anxiété et  du désespoir, sauvé de la culpabilité en raison de la présence de la parole et de l'action de Jésus dans sa vie; heureux et content parce que son Maître lui a appris que Dieu marche avec lui, et qu’il n’est donc pas seul à affronter la difficile aventure humaine, mais qu’il est accompagné par la présence d'un Dieu qui l’aime comme un Père aime son enfants et qui l’appelle au bonheur en cette vie et dans l’autre. Comme le christianisme serait plus attrayant si les chrétiens étaient des témoins plus convaincus et plus souriants de leur foi!
MB

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