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mardi 2 avril 2013

LA FOI EN LA RÉSURRECTION


La signification de la foi en la résurrection de Jésus


On peut faire toutes sortes d’hypothèses pour chercher à expliquer le mystère de la résurrection du Seigneur, cependant une chose est historiquement certaine: après la mort de Jésus quelque chose d’extraordinaire s’est passé dans le cœur et dans l’esprit de ses disciples. Les disciples ont vécu une expérience humaine et spirituelle unique et puissante. Ils ont été saisis et bouleversés par une certitude étrange: Dieu était intervenu pour ratifier la vie, l’action et l’enseignement de Jésus; Dieu avait pris Jésus avec Lui; Jésus était vivant avec Dieu et en Dieu. Donc, son projet, son rêve (d’un monde conduit par les valeurs de Dieu), n’étaient  pas morts avec lui, mais ils continuaient après sa mort. Et cela d’une façon d'autant plus puissante et efficace que sa cause avait eu l’appui de Dieu lui-même.

C’est fondamentalement ce fait qui a contrarié au plus haut degré les autorités religieuses juives de ce temps. Elles pensaient en avoir terminé une fois pour toutes avec le cas Jésus de Nazareth, et avoir mis une pierre sur le mouvement spirituel issu de sa prédication. Ce qui les a totalement déstabilisées et renversées, ce n’est pas tellement le fait, réel ou pas, d’une supposée résurrection physique de celui qu’elles avaient éliminé, mais le fait que son enseignement, son  message, son esprit  reprennent vie de plus belle, même après sa mort. Pour eux, Dieu ne pouvait pas avoir agi en faveur de ce délinquant crucifié.

La foi des disciples en la résurrection de Jésus, n’était pas tellement l’affirmation d’un fait physique et historique, ni l’affirmation d’une vérité théorique abstraite, comme pourrait être la croyance en une vie après la mort, mais cette foi était plutôt constituée par la conviction que la Cause de Jésus avait reçu l’approbation de Dieu et que c’était donc une Cause qu’il fallait à tout prix perpétuer, pour laquelle il valait la peine de se battre et de mourir et que c’est pour cela que Dieu, à travers Jésus, les avait choisis.

Croire en la résurrection de Jésus signifiait donc pour ses disciples croire que sa parole, son projet, son utopie, pour ainsi dire, entraient dans le plan de Dieu  et que leur mise en œuvre (réalisation) marquait un nouveau tournant dans l’histoire humaine et constituaient donc maintenant le but fondamental de leur vie.

Le christianisme est né de cette foi et de cette conviction. Si notre foi reproduit la foi de Jésus (sa vision de la vie, son idée de Dieu et de l’homme, ses valeurs, ses options religieuses, sociales et politiques, ses dispositions faces aux pauvres, aux fautifs, aux non-conformes, son attitude face au pouvoir, etc.), elle sera aussi difficile et conflictuelle que la sienne et que celle des premiers témoins de l’évangiles. Elle engagera notre vie dans un combat sans répit contre les puissances de ce monde. Mais c’est seulement à ce prix que sa cause pourra se frayer un chemin et semer des graines de résurrection et de vie nouvelle dans notre humanité.

Par contre, si nous réduisons la résurrection à une simple croyance en une survie au-delà de la mort, ou, dans le cas de Jésus, en un fait physique et historique miraculeux survenu il y a deux mille ans en Palestine, alors une résurrection de ce genre est vide de tout contenu pour ce qui concerne la cause de Jésus. Elle n’a de sens et d’importance pour personne. Elle ne mobilise personne pour continuer l’œuvre et la Cause du Maître de Nazareth. Elle n’irrite, ni ne préoccupe aucune autorité, ni aucun pouvoir de ce monde. Elle se réduit en un miracle accompli par la toute puissance divine, qui suscite tout au plus notre stupéfaction, mais qui ne change en rien ni notre vie, ni l’histoire des hommes.

Ce qui est important  donc ce n’est pas tellement de croire en Jésus, mais de croire comme Jésus. Ce n’est pas d’avoir foi en lui, mais d’avoir sa même foi. Si nous sommes animés et transportés par sa foi, nous nous apercevrons que le monde d’en haut et le monde d’en bas ne sont pas deux mondes opposés et séparés,  mais deux réalités qui fusionnent l’une dans l’autre. À nous autres, les croyants en Jésus, incombe la tâche de les découvrir, de les rapprocher, de faire naître et apparaître le monde d’en haut dans le monde d’ici-bas, pour qu’il soit ensemencé par les valeurs de Dieu, de la même façon que ces valeurs ont imprégné l’âme et l’esprit de Jésus et transfiguré toute son existence. «Cherche les choses d’en haut», comme le demandait saint Paul aux chrétiens de son temps, c’est vouloir réaliser en notre monde la cause de Celui que nous, les chrétiens, refusons de considérer comme effacé pour toujours de la terre des vivants.

MB


(Inspiré d’une réflexion en espagnol du Servicio Bíblico Latinoamericano)

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