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dimanche 14 octobre 2012

Garder la vie sur la planete

«CE QUE TU AS, DONNE-LE AUX PAUVRES» …. LE SEUL ESPOIR POUR L’HUMANITÉ
(Marc 19,17-30)

Tout le monde sait que sur la terre nous subissons une crise écologique sans précédents. Sur notre planète la vie est sérieusement menacée. Nous ne pouvons pas être assurés que dans le futur la vie pourra se conserver et que sur la terre continueront à subsister les conditions qui rendent possible la naissance, le maintien et le développement des êtres vivants. Il  y a aujourd’hui de plus en plus de gens et de scientifiques qui, devant les conditions lamentables dans lesquelles se trouvent les écosystèmes de notre planète, se posent exactement la même question que se posait  avec angoisse le monsieur de l’évangile lorsqu’il rencontra Jésus : «Bon Maître qu’est-ce que je dois faire, qu’est-ce qu’on doit faire pour avoir une vie durable, une vie assurée sur cette terre?»

Jamais l’humanité ne s’est trouvée devant un tel danger. Depuis toujours l’homme a considéré la nature comme inépuisable, d’une générosité presque intarissable, capable de satisfaire toutes les nécessités des humains et d’absorber sans difficulté nos projets de développement continuel, illimité, démesuré. En ces derniers cent ans  les hommes,  dans leur course vers le bien-être déclenchée par l’ère de la technique et des machines, par l’augmentation exorbitante de la consommation et donc de la demande et donc de la production, l’industrie a  exploité d’une manière tellement persistante, systématique et insensée les ressources de la planète, qu’en conséquence de cela les scientifiques disent que  nous nous trouvons maintenant dans une nouvelle ère géologique (l’anthropocène) caractérisée par l’impacte ravageur de l’action humaine sur la nature et au début d’un processus amenant vers une destruction massive de la vie sur la terre.

Au cours de sa vie longue de quatre milliards et demi d’années, la terre a connu plusieurs cataclysmes de proportion gigantesque qui ont supprimé quasiment toute forme de vie. En certains de ces cataclysme la terre a perdu jusqu’à 90% des son capital vivant (matériel  biotique). Cependant, avec le temps,  la vie a toujours repris le dessus. Le dernier  grand cataclysme, qui correspond à la cinquième extinction massive, se produisit il y a 67 millions d’année. Lorsqu'une météorite de la taille de 10 Km frappa la terre dans la région du Yucatan au Mexique, causant une période glacière qui dura des dizaines d’années et l’extinction de dinosaures qui avaient régné en rois et maîtres sur la planète pendant cent millions d’années. Ce fut la fin de l’ère des reptiles et le début de l’ère des mammifères desquels nous venons.

Les scientifiques disent que nous sommes maintenant au début de la sixième extinction massive de la vie sur la terre. Au début donc d’un autre grand cataclysme qui risque d’exterminer une grande partie des espèces vivantes, et premièrement entre toutes, l’espèce humaine. Mais  cette fois la destruction massive des conditions qui rendent possible la vie sur la terre n’est pas causée par un cataclysme naturel, comme cela a toujours été le cas dans le passé, mais par l’action d’un virus intelligent, mais extrêmement vorace appelé «homo sapiens», mais qui devrait être appelé plutôt «homo demens» et qui utilise son intelligence et ses habilités pour saccager à son profit et d’une façon systématique, indiscriminée et irresponsable les ressources et les divers écosystème de la planète. Cette nouvelle espèce de mammifère, apparue il y a cent mille ans sur la terre, donc il y   a seulement quelques minutes à l’échelle de l’âge de la planète, malgré son intelligence, est incroyablement stupide, car aveuglée par sa voracité. Sa hantise de s’approprier les ressources de la terre lui fait perdre sa raison et donc la capacité de comprendre qu’avec son comportement déprédateur il est en train de détruire l’unique maison qu’il a pour se loger et l’unique environnement qui peut le garder en vie.  Dans son angoisse de posséder, il ne se rend pas comte qu’il est en train de se suicider.

En effet, tout ce qui est touché par la voracité de ce virus intelligent est immanquablement gâché, ruiné, pollué, ravagé, pillé. Ainsi les mers sont vidées de leurs poissons, les océans  sont transformés en dépotoir et en décharge de rebuts; les plages sont arrosées au pétrole et au goudron; les forêts sont rasées; les sources et les nappes phréatiques sont contaminés; l’eau des lacs et des rivières est  contaminée; l’air est pollué avec des mégatonnes (Mt) (un million de tonnes) de dioxyde de carbone qui augment l’effet de serre et donc le réchauffement  de la planète avec toutes ses conséquences: la fonte des glaces aux pôles et sur les montagnes qui entraîne la hausse du niveau des océans, avec leur débordement  sur les régions habitées;  les changements climatiques, avec la formation toujours  plus fréquente de cyclones et d’ouragans; la sécheresse et la désertification à l’origine des feux des forêts qui réduisent en cendre des extensions énormes d’arbres et de végétation qui sont les poumons de notre planète. La sécheresse affecte l’agriculture, donc la production des aliments qui deviennent de plus en plus  rares et donc de plus en plus chers sur le marché. Ce qui entraîne  famine, une plus grande pauvreté;  une plus grande précarité des conditions de vie, donc une vie plus fragile, plus vulnérable… tout est bouleversé lorsqu’on dérange les complexes et  fragiles équilibres  qui ont permis à la  vie de surgir sur la  terre.

Nous avons été éblouis par le mythe du progrès. Mais un progrès compris comme exploitation et contrôle  total de l’homme sur les ressources de la nature, dans le but d’obtenir un produit intérieur brut (PIB) toujours plus grand. Si on veut sauver la planète et la vie sur la planète, on doit faire en sorte que PIB d’un pays ne se fasse jamais au dépens du Produit Brut de la Planète. Les scientifiques ont calculé que si toute les populations du monde consommaient comme les européens ou les américains, il faudrait six planètes comme la terre pour satisfaire à  leurs besoins. La Terre est de toute évidence exténuée et à bout de souffle. Mais elle est aussi un organisme vivant qui en a vu d’autres au cours de sa longue histoire. Elle ne se laissera pas faire. Elle finira un jour par se débarrasser du  virus humain qui est en train de la ruiner.

Les conséquences de cette attitude prédatrice des humains sont équivalentes aux destructions massives causées par les cataclysmes naturels du passé. Edward O. Wilson qui est un plus grand biologiste de notre temps a dit  que l’humanité est la première espèce, dans l’histoire de la vie sur la terre, qui s’est transformée en une force destructrice géophysique, c’est à dire en cataclysme dévastateur semblable aux impacts des grandes météorites, qui dans le passé ont anéanti des formes de vie sur la planète. Le taux d’extinction des espèces vivantes causé par la destruction des écosystèmes par l’activité humaine est cent fois plus grand que les taux qui existaient avant l’apparition de l’homme sur la terre. À la vitesse avec laquelle les choses se détériorent, ce biologie dit que nous pourrions arriver au chiffre de dix milles espèces vivantes en plus exterminées chaque année par la voracité du procès de consommation de l’homme.

Où s’en va donc la vie sur la terre? Pour le moment oublions une «vie éternelle » pour l’Humanité! Combien de temps la vie pourra-t-elle continuer ? Peut-on encore espérer une longue vie pour les espèces vivantes de la terre? Qu’est-ce que nous devons faire pour garder la vie, pour assurer la vie tout court à nous et à nos enfants? C’est la question qu’aujourd’hui beaucoup se posent avec anxiété. Et c’est encore le Prophète de Nazareth qui a eu la bonne réponse il a deux mille ans. «Il ne te reste qu’une seule chose à faire si tu veux vraiment améliorer ta situation, nous dit-il, si tu veux encore sauver ce qui est possible et obtenir une prolongation de la vie; abandonne le «système» de capitalisation, d’accumulation, d’exploitation des biens de tous pour les mettre entre les mains de quelques uns; abandonne la croyance et l’illusion de la toute-puissance de l’argent; abandonne la conviction que tu vaux à cause de ce que tu as; que tu seras plus heureux si tu auras plus;  libère-toi de tes convoitises exagérées et de tes besoins souvent inutiles; contente-toi de moins, réduis ton train de vie; diminue la consommation; ne te laisse pas posséder par ton argent; distribue et  partage avec tous les biens qui sont là pour servir à tous. Ne pense pas que les biens t’appartiennent en exclusivité seulement parce que c’est toi qui les a accumulés. Donne-les à ceux et celles à qui ils appartiennent et qui en ont vraiment besoins. Donne-les aux pauvres. Cesse d’être vorace, tu y perds ton âme et ton humanité. Cesse d’être centré d’une façon obsessive sur toi-même, sur ton argent et le pouvoir qu’il te donne; cesse d’être insensible aux prix écologique que ton enrichissement comporte. Change l’orientation  de ton regard; change ta façon de penser. Adopte un nouveau style de vie, une nouvelle façon de te rapporter à la nature et à la planète. Assume l’attitude du respect, de la considération, du soin, de la protection, de la préservation, de l’admiration, de l’amour envers cette  Mère-Terre qui t’a généré, qui t’abrite, qui te nourrit et te permet de vivre. Au lieu de la tabasser, de la maltraîter, de la défigurer, de la spolier, de l’exploiter, d’être en guerre contre elle, vis dans une relation d’équilibre, d’harmonie,  de  symbiose et d’amitié avec elle ».

Voilà ce que Jésus dit à l’homme d’aujourd’hui qui se réveille finalement au souci de la Terre. Saurons-nous capables de nous de l’écouter? L’enjeu est grave: il s’agit de la vie ou de la mort de notre humanité.

BM -  2012

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